L’ADA vient d’élaborer une cartographie de la vulnérabilité et de l’adaptation au changement climatique des petits agriculteurs dans 4 régions, avec un don de 450.000 dollars.
La détermination du Maroc à lutter contre les changements climatiques n’est pas fortuite ni un choix dont il peut se passer. Et pour cause, le Royaume figure parmi les pays les plus vulnérables à ce fléau du XXIème siècle à cause, entre autres, de la menace du stress hydrique qui plane à l’horizon 2040.
Et qui dit stress hydrique, dit faible campagne agricole et, par conséquent, ralentissement du taux de la croissance économique. C’est cette dépendance au secteur agricole qui a incité les pouvoirs publics, depuis les années 60, avec la politique des barrages, à intégrer la composante de l’adaptation au changement climatique dans la politique agricole.
Aujourd’hui, et face à l’accentuation des effets du changement climatique, le Maroc a décidé de prendre le taureau par les cornes et d’accélérer le rythme d’adaptation aux changements climatiques, notamment auprès des populations les plus vulnérables telles que les petits agriculteurs. C’est dans cette optique que l’Agence de développement agricole (ADA) vient d’élaborer une cartographie de la vulnérabilité et de l’adaptation au changement climatique des petits agriculteurs dans les régions de Marrakech-Safi, Béni Mellal-Khénifra, Draa-Tafilalet et Fès-Meknès, concernées par les programmes d’appui au Plan Maroc Vert financés par le Fonds international de développement agricole (FIDA). Les premiers résultats de cette carte de vulnérabilité, financée par l’ADA avec un don de 450.000 dollars, concernant la région Marrakech-Safi, ont été présentés récemment lors d’un atelier co-organisé par le FIDA et l’ADA.
«Ce don s’inscrit parfaitement dans le cadre du partenariat fructueux de longue date entre le FIDA et le Maroc pour la lutte contre la pauvreté et le renforcement de la résilience au changement climatique dans les zones rurales les plus fragiles du Maroc», a souligné Mohamed Guerrouj, Directeur général de l’ADA. Ce nouvel outil permettra à la fois d’identifier les zones les plus exposées ainsi que la mise en œuvre des mesures de mitigation des effets du changement climatique, à même de renforcer l’accès aux ressources financières climatiques appropriées pour financer des projets d’adaptation par les bailleurs de fonds climat. Cet outil vient ainsi compléter le travail réalisé par l’ADA en matière d’adaptation depuis quelques années.
Selon Mohamed Guerrouj, depuis 2010, pratiquement 60% des projets d’agriculture solidaire lancés dans les zones difficiles intègrent obligatoirement la composante de l’adaptation aux changements climatiques pour deux raisons.
La première concerne la fragilité de la zone qui est prise en compte dans l’intervention de l’ADA. Deuxième considération, au niveau de ces zones, les ressources naturelles sont très fragiles, loin des sources d’eau et une population qui n’est pas bancable. «Toute action doit donc être économiquement faisable et, surtout, pérenne dans le temps en sauvegardant les ressources naturelles qui sont exploitées et en pérennisant les revenus dans ces zones», a indiqué le DG de l’ADA. Les résultats définitifs de la carte, incluant toutes les autres régions, seront dévoilés le 16 novembre lors d’un side event co-organisé par le FIDA et l’ADA, qui se tiendra à la COP22 à Marrakech.
L. Boumahrou