Les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont dégagé en 2016 une masse bénéficiaire de 28,4 Mds de dirhams, en progression de près de 14% par rapport à 2015.

Hors Samir, suspendue, et Alliances, qui n'avait pas publié dans le respect du délai légal ses résultats 2015, la masse bénéficiaire des sociétés cotées augmente cette année de près de 10%. Une performance honorable que l'on peut considérer comme une reprise puisqu'elle constitue la deuxième année de hausse pour les profits des émetteurs. En intégrant Alliances, les profits du marché grimpent de 14%.

Dans l'ensemble, ce sont pas moins de 11 secteurs qui affichent des profits en hausse. L'on retrouve en tête l'immobilier qui passe d'une masse négative à positive sous l'effet Alliances, le pétrole et Gaz avec Total Maroc qui a doublé ses bénéfices, les technologiques (+30%) et le «secteur» Marsa Maroc qui voit ses bénéfices augmenter de 54,6%. Lydec, le BTP et les sociétés de financement ont tiré l'évolution de la croissance bénéficiaire vers le bas.

Le rendement déçoit

Après coup, il s'avère que les profits des entreprises ont augmenté de 14% quand le marché a pris 30% sur la période. Une performance boursière qui aurait pu être justifiée par le rendement des sociétés cotées si ce dernier était au rendez-vous. Or, ce dernier déçoit. Les opérateurs estiment que les dividendes n'ont pas progressé dans les mêmes proportions que les bénéfices. Une rétention que certains émetteurs expliquent par des besoins d'investissement futurs et que le marché, assoiffé après plusieurs années de vache maigre, voit d'un mauvais œil. Même Snep, qui a souffert pour revenir dans le vert, annonce dés son retour à la profitabilité qu'elle souhaite investir dans ses capacités de production.

Sanctions et premières lectures

Les opérateurs n'ont pas manqué d'exprimer leur mécontentement suite aux résultats. Le marché actions a en effet perdu 4,5% en mars, après un mois de février baissier à son tour. Des opérateurs de marché interrogés estiment que la sanction devrait se poursuivre à court terme, mais qu'il est encore justifié d'aller plus haut pour l'indice étant donné l'amélioration globale des fondamentaux du marché, offrant sur plusieurs secteurs des décotes sur les P/E.

Rappelons enfin que les sociétés cotées ont réalisé 228 Mds de dirhams de ventes, en croissance de 5,5% par rapport à 2015 avec une montée en puissance de l'International dans les revenus des sociétés. Quant aux résultats d'exploitation, ils progressent de 13%, grâce à des reprises d'une part, et au retour au vert de l'opérationnel pour certaines entreprises comme Sonasid et Alliances d'autres part.