PLF2018 : Divergences de points de vue entre la majorité et l’opposition à la Chambre des représentants

PLF2018 : Divergences de points de vue entre la majorité et l’opposition à la Chambre des représentants

 

Le projet de Loi de Finances au titre de l'exercice 2018 (PLF2018) a suscité des divergences de points de vue entre la majorité et l'opposition lors d'une plénière à la Chambre des représentants, mercredi à Rabat, consacrée à la discussion de la première partie de ce projet.

Au cours de cette séance, les groupes de la majorité ont mis en avant le caractère social du projet, tandis que ceux de l'opposition ont estimé que les actions et les mesures incluses dans ce projet n’auraient aucun impact sur la vie quotidienne des citoyens.

Selon le chef du groupe de la Justice et du Développement à la Chambre des représentants Driss El Azami El Idrissi, qui représente la position de la majorité, le PLF 2018 comporte des nouveautés importantes et de nouvelles mesures sociales et économiques qui ont vocation à répondre aux attentes des citoyens et à assurer la mise en œuvre des priorités du programme gouvernemental.

Ce projet de loi repose sur quatre grandes orientations qui intéressent les secteurs sociaux tels que l'éducation, la santé, l'emploi et la réduction des disparités spatiales, en accordant notamment une attention particulière au monde rural, au développement de l'industrialisation, l’encouragement de l'investissement et le soutien des PME, a-t-il précisé.

La consécration de la régionalisation avancée, la réforme de l’administration, l’amélioration de la bonne gouvernance et l’accélération de la mise en œuvre des réformes structurelles et macro-économiques figurent aussi parmi ces grandes orientations, a-t-il ajouté.

Ces orientations, qui s’inspirent des cinq axes du programme gouvernemental, répondent et renvoient à un cadre visant à garantir une vie digne aux citoyens, a assuré M. El Azami, notant, à cet égard que le PLF2018 consacre un budget de 130 milliards de dirhams aux secteurs sociaux. 

Quant aux groupes de l'opposition, ils ont considéré que ledit projet "n’a pas répondu convenablement aux attentes des citoyens", particulièrement les couches vulnérables, appelant ainsi à revoir les budgets réservés à ces franges de la société et à répondre aux attentes des citoyens marocains en général, et ce dans tous les secteurs.

Dans ce sens, Mohamed Achrourou, chef du groupe Authenticité et modernité (PAM) à la Chambre des représentants, a affirmé que le PLF2018 "n’est qu’une traduction budgétaire de la vision et des contenus du programme gouvernemental".

Il a déploré, toutefois, l'existence de dysfonctionnements dans ce projet "à l’horizon limité et qui manque d’audace, dans la mesure où il ne donne pas la priorité à l’investissement privé, n'oriente pas l’investissent public vers les domaines à haute valeur ajoutée, et ne donne pas à la problématique du chômage l’importance imposée par les attentes des jeunes et par les exigences de préservation de la paix sociale et du renforcement de la stabilité politique".

Le PLF2018 est devenu, à l’instar des projets précédents, une partie de la problématique de l’incompétence du gouvernement, de l’incohérence de ses composantes et de son instabilité, d'après M. Achrourou.

Ce projet fait partie d'une crise de la gestion du modèle économique et de développement en vigueur au lieu d’être une partie de la solution des fléaux sociaux qui entravent le développement de la nation, a-t-il estimé.

Le parlementaire a également critiqué l’incapacité du gouvernement face à une "mauvaise orientation des investissements nationaux, la faiblesse de la compétitivité économique, une production limitée, la faiblesse de l’amélioration du climat des affaires, ainsi que l’approfondissement de la crise sociale".

Après avoir exprimé sa déception face au rejet du gouvernement d’un ensemble d’amendements proposés, M. Achrourou a regretté que ce projet ne réagit par aux "souffrances des citoyens", surtout celles liées à l’accès aux services de santé, d’enseignement, d’administration et de justice, ainsi qu'à leur jouissance effective des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux.

Pour sa part, M. Salaheddine Abou El Ghali du PAM a estimé que le déficit budgétaire et commercial, "consacré par le PLF2018", engendre l’augmentation de la dette intérieure et extérieure du Royaume, ce qui affecte considérablement le niveau de vie des citoyens, et particulièrement les couches défavorisées.

La Commission des finances et du développement social à la Chambre des représentants avait approuvé, en fin octobre dernier, à la majorité, la première partie du projet de loi de finances. 

 

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