Marchés obligataire et monétaire: Voici les conclusions que tirent les analystes de ce premier semestre

Marchés obligataire et monétaire: Voici les conclusions que tirent les analystes de ce premier semestre

En étudiant les principaux indicateurs financiers et budgétaires qui demeurent étroitement liés à l’évolution des taux interbancaires et obligataires au Maroc, les analystes d’Attijari Intérmédiation ressortent avec deux principales conclusions.

- Le creusement du déficit de liquidité bancaire durant le premier semestre, en raison du repli des réserves de changes, semble créer des tensions haussières sur le marché monétaire.

- Et la tendance baissière sur le marché obligataire semble s’essouffler durant la première moitié de l'année, et cela est expliqué notamment par un recours prononcé et exclusif du Trésor au marché intérieur.

 


Un tendance haussière des taux sur le marché monétaire


 

Pour les analystes d’ATI, Bank Al-Maghrib a efficacement œuvré afin de contenir les pressions significatives sur les taux interbancaires. En effet, la tendance haussière des taux sur le marché monétaire s’est confirmée durant le mois de juin 2017 en lien avec l’effritement des réserves de change et le creusement du déficit de liquidité.

Durant cette période, le loyer de l’argent a atteint des maxima variant dans une fourchette de (2,30%;2,34%), soit plus de 9,0 pbs au dessus du taux directeur. En moyenne, les taux interbancaires se sont établis à 2,28% au S1-17 traduisant la tension actuelle sur les liquidités bancaires, souligne le courtier.

Par ailleurs, le Trésor a contribué à calmer les pressions sur les liquidités au sein du marché monétaire à travers la gestion active des trésoreries de l’Etat. Tenant compte d’une situation confortable des finances publiques ainsi que de la hausse des tombées en capital sur le marché monétaire, le Trésor est resté dynamique au S1-17, expliquent les analystes.

En termes de volumétrie, la dynamique du compartiment interbancaire s’est également inscrite en nette amélioration, relève la SDB. Le volume moyen quotidien ressort à 3,8 MMDh au S1-17 contre une moyenne de seulement 1,4 MMDh au S1-16.

 

Source: calculs ATI

 


Une appréciation des taux d’intérêt sur le marché obligataire


 

Le deuxième constat relevé par les analystes est qu’en l’absence de nouvelles sorties à l’international, le marché intérieur demeure l’unique source de financement du Trésor durant ce premier semestre. Autant dire que le Maroc bénéficie toujours de conditions favorables au niveau international. Il s’agit d’une part, d’un spread Maroc toujours contenu à des niveaux modérés soutenu par la notation « Investment Grade » du Royaume, et d’autre part, d’une marge de manœuvre intéressante au niveau de l’endettement extérieur compte tenu de son poids dans le total de la dette qui reste inférieur à 25,0%.

Dans contexte, la société de Bourse estime que la tendance d’évolution des taux obligataires était haussière durant le S1-17, justifiant cela par deux paramètres:

D’une part, le manque de dynamisme de la Demande des investisseurs sur le marché des BDT. Celle-ci s’explique principalement par le net repli de la liquidité sur le marché financier en raison de la baisse des réserves de change. Dans ces conditions, nous avons constaté une hausse quasi-générale des exigences de rendement des investisseurs”.

Et d’autre part, le retard de la constitution de la majorité gouvernementale durant le S1-2017 ainsi que l’ajournement du vote de la PLF 2017 ont engendré un manque de visibilité et un rehaussement de l’aversion au risque des investisseurs. Par conséquent, le Trésor a relevé ses levées brutes durant cette période afin de constituer un matelas de sécurité important et d’avoir une marge pour financer ses tombées en hausse en 2017e.

 

Source: calculs ATI

 

 

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux