Selon un premier décompte, la masse bénéficiaire des entreprises cotées aura baissé de 55% au premier semestre 2020, conséquence directe de la pandémie qui a provoqué un arrêt total de l'économie durant le deuxième trimestre, suivi d'une reprise saccadée et moins vigoureuse que prévue.
Les secteurs les plus impactés sont le secteur financier (banques et assurances) et les activités qui ont subi les arrêts de production et/ou de vente comme l'immobilier,le BTP, la distribution automobile et l'énergie.
Outre les conséquences de la crise, la masse bénéficiaire des entreprises a subi les effets de la contribution au fonds Covid. Hors cet élan de solidarité dans l'économie avait besoin pour se maintenir à flot, la masse bénéficiaire aurait été en baisse de 30%**, un chiffre qui reste largement supérieur au consensus des analystes établi sur la base des anticipations formulées en avril et qui tablaient sur une baisse de 15% hors dons au fonds Covid19.
Réaction limitée des investisseurs
En Bourse, la dégringolade sans précédent des cours fin mars a semble-t-il intégré cette variation à la baisse des bénéfices. Preuve en est, les investisseurs n'ont que modérément réagit aux nouvelles négatives, tout en prenant des bénéfices sur les dossiers qui ont confirmé leur bonne forme comme les mines et les technologiques où le marché s'est plutôt montré vendeur des bonnes nouvelles.
La saison des résultats s'est ainsi terminée sur une baisse limitée de 1,5% du Masi en septembre. Mais les catalyseurs haussiers se font de plus en plus rares pour le reste de l'année : Gouvernement et banque centrale revoient leurs perspectives de croissance à la baisse pour l'année suite à une reprise de l'activité économique qualifiée de molle post-confinement. De même, les perspectives de surperformance du marché actions sur les rendements obligataires sont moins favorables dans un contexte où un consensus haussier sur les taux longs se renforce petit à petit parallèlement à un affaiblissement de la capacité des entreprises à donner du rendement dividende à court terme. Ceci alors que l'épargne nationale devrait subir des pressions à moyen terme avec la baisse des salaires et un chômage attendu à plus de 13%.
** : Chiffre susceptible d'être revu à la baisse étant donné que certains émetteurs n'ont pas communiqué sur leurs dons.
A.H