Alors que la dette publique commençait à peine se résorber, la crise du Coronavirus va la relancer de plus belle. Une situation qui résulte à la fois d'une contraction des recettes de l'Etat, provoquant un déficit estimé à 7,5% en 2020, et une récession de 5% selon les prévisions du gouvernement. Mais le ministre des Finances rassure, mettant en avant les taux bas sur les marchés, aussi bien au Maroc qu'à l'international, et la gestion dynamique de la dette.
Intervenant dans débat en deuxième chambre sur le PLFR, le ministre des Finances a confirmé que la dette du Trésor devrait bondir cette année, à cause de ces facteurs, pour atteindre un niveau proche de 75% du PIB fin 2020 (contre 65% une année auparavant) et ce, sans compter la dette des EEP. Mais le ministre a essayé de rassurer sur cette hausse substantielle. "Ce que je veux souligner, c'est que malgré cette augmentation importante, notre pays jouit toujours de la confiance de nos partenaires économiques et financiers. D'ailleurs, à ce jour, nous avons pu mobiliser plus de 5 milliards de dollars".
Poursuivant ses réponses aux conseillers, Mohamed Benchaâboun a déclaré : "De plus, les effets de cette hausse resteront limités sur le service de la dette, les encours de la dette à moyen et long terme diminuant d'environ 3,3 milliards de dirhams, par rapport aux attentes de la loi de finances initiale pour l'exercice 2020, grâce à la politique de gestion active de la dette intérieure". Ceci, alors que les intérêts et commissions sur la dette vont légèrement grimper, ne dépassera pas 316 millions de dirhams selon le ministre. .
L'augmentation annuelle prévue des intérêts et des commissions est de 3% en moyenne au cours des quatre prochaines années, principalement en raison de la baisse des taux d'intérêt sur le marché domestique et de l'amélioration des conditions de financement sur le marché financier international en raison de la baisse des taux d'intérêt mondiaux.
Ceci, outre le fait que la composition de la dette du Trésor, principalement constituée de dette à moyen et long terme (87% de la dette totale), a réussi à éviter la congestion des échéances, réduisant ainsi le risque lié aux pratiques de refinancement et, de manière générale, la pression sur le budget de l'Etat.