BCE : Le bitcoin a priori pas un risque macroéconomique

BCE : Le bitcoin a priori pas un risque macroéconomique

 

PARIS, 11 décembre (Reuters) - L'éventuelle explosion d'une bulle liée à la flambée du bitcoin constitue un risque pour les investisseurs et les particuliers qui achètent cette cryptomonnaie mais ne représente a priori pas un risque macroéconomique, a déclaré lundi Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne.

La valeur du bitcoin a plus que triplé depuis le début du mois d'octobre et la monnaie virtuelle est en passe de réaliser son meilleur trimestre depuis la fin 2013, lorsqu'elle a dépassé les 1.000 dollars pour la première fois. Elle s'échangeait lundi sur une plate-forme autour de 16.500 dollars.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et l'Autorité des marchés financiers (AMF) ont alerté récemment sur les risques que courent ceux qui achètent cet actif purement "spéculatif" selon eux.

Benoît Coeuré, qui est responsable de la surveillance des systèmes de paiement à la BCE, estime que l'éclatement d'une bulle du bitcoin aurait des effets limités.

"Si quelqu'un achète du bitcoin et perd son argent, à la limite c'est son problème", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des journalistes à Paris pour présenter la quatrième édition d'un ouvrage collectif sur la politique économique.

"La question c'est : quel est le dommage qu'il inflige à la société ou est-ce que ça peut créer un phénomène de contagion, de panique ?", a-t-il ajouté en référence au risque que les détenteurs de bitcoins et ceux qui leur ont prêté de l'argent pour en acheter cessent de financer l'économie.

"C'est ce qu'on a vu en 2009-2009 avec les subprimes", a souligné Benoît Coeuré. "On peut penser quand même que ce risque est beaucoup moins présent avec le bitcoin, qui est un actif financier dont la valeur totale est beaucoup plus réduite et qui est beaucoup moins présent sur les bilans des banques."

Or, explique le banquier central, les "vecteurs de transmission des risques systémiques, ce sont les banques".

"Les investissements en bitcoin, c'est les fonds spéculatifs, c'est les fonds d'investissement ou c'est les particuliers", a-t-il dit. "Donc ça pose des problèmes microéconomiques d'information de l'investisseur et de risque pour les gens qui les achètent puis, par ailleurs, des risques possibles de blanchiment et de financement du terrorisme, etc., mais ce n'est a priori pas un risque macroéconomique."

 

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux