Banques et OPCVM réussissent une nouvelle série de stress-tests

Banques et OPCVM réussissent une nouvelle série de stress-tests

 

    Le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques a tenu le 29 décembre sa douzième réunion au siège de Bank Al-Maghrib (BAM) à Rabat. Dans un communiqué de presse, les membres du comité font état "d'une résilience du secteur financier marocain, malgré la persistance de la pandémie et ses répercussions économiques".

 

 

Nouvelle série de stress-tests 

En dépit d’une hausse attendue du risque de crédit, l’étude d’impact et l’exercice du macro stress-test conduits au 4ème trimestre 2020 continuent de faire ressortir à cette date la résilience des banques face au choc induit par la crise sanitaire. Le coussin de liquidité des banques ressort à 176% à fin octobre bien au-deçà du minimum réglementaire de 100%. Au plan de la rentabilité, le secteur bancaire a accusé à fin juin 2020 une baisse de 47% de son résultat net, sous l’effet principalement de la montée significative du coût du risque de crédit et de la contribution au fonds Covid-19. A cet égard, le taux de créances en souffrance des banques à fin octobre s’est aggravé à 10,8% pour les entreprises non financières et à 9,2% pour les ménages contre respectivement 10,1% et 8% à fin 2019.

 

Concernant les OPCVM, un deuxième exercice de stress test a été mené par les sociétés de gestion et a mis en lumière un risque de liquidité et un risque de crédit maîtrisés, ainsi qu’une capacité notable à honorer les demandes de rachat reçues, conséquences de stratégies d’investissement globalement prudentes et d’expositions conservatrices.

 

S’agissant des Infrastructures de Marchés Financiers, en dépit de la crise du Covid-19, celles-ci ont démontré une forte résilience aussi bien sur le plan financier que sur le plan opérationnel et présentent toujours un niveau de risque faible pour la stabilité financière.

 

Malgré le contexte de la crise Covid-19, le secteur des assurances continue, dans l’ensemble, de faire preuve de solidité et de croissance aussi bien en vie qu’en non vie. Au plan technique, sur les dix premiers mois de 2020, le chiffre d’affaires s’est accru de 2,7% en glissement annuel, avec une progression de 1,4% pour la branche Vie et 3,7% pour la Non-vie. La sinistralité devrait, pour sa part, s’inscrire en baisse en lien notamment avec l’arrêt de l’activité économique durant la période du confinement. Au plan financier, les placements des entreprises d’assurances ont augmenté de 4,4%, pour atteindre 192,4 milliards de dirhams et les plus-values latentes continuent de s’améliorer avec le redressement du marché boursier. Quant au résultat net des sociétés d’assurances, il a enregistré à fin juin 2020 une baisse de 25,2%, impacté essentiellement par la contreperformance des activités financières durant le premier semestre.
 

Par ailleurs, le secteur continue de dégager une marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, largement supérieure au minimum réglementaire. Ces excédents de marge devraient, néanmoins, connaître une baisse importante avec le passage à la solvabilité basée sur les risques.
 

S’agissant des régimes de retraite, la sous-tarification des droits acquis dans le cadre de la branche long-terme de la CNSS et du régime général du RCAR conduit à une forte accumulation des dettes implicites (engagements non couverts) des deux régimes. En ce qui concerne le régime des pensions civiles géré par la CMR, sa réforme paramétrique intervenue en 2016 a permis d’équilibrer sa tarification au titre des droits acquis après 2017. Toutefois, l’importance des engagements du régime au titre des droits acquis avant la réforme menace à court terme sa pérennité, avec un épuisement des réserves projeté pour 2029.

 

Le marché boursier se stabilise 
Après les tensions au cours du premier semestre, causées par les incertitudes liées à la pandémie Covid-19, le marché des capitaux a été globalement stable au cours de ce deuxième semestre.


La Bourse de Casablanca a même repris une tendance haussière à partir du quatrième trimestre 2020, avec une volatilité moyenne limitée à 8,6%, ce qui a ramené la contreperformance de l’indice MASI à -7,6% au 25 décembre contre -17,1% au 29 juin 2020 et -26,15% au 18 mars2020. La valorisation globale de la Bourse, calculée sur la base de la masse bénéficiaire 2019 des sociétés cotées, ressort au 25 décembre à un niveau relativement élevé de 18,2 x, dépassant légèrement sa moyenne historique sur les cinq dernières années. La liquidité du marché boursier retombe à 8,8% à fin novembre après une amélioration à 11,5% en mai 2020. 

Quant au volume d’émission sur le marché boursier, il s’élève à 3 milliards de dirhams, en baisse de près de 70% par rapport à l’année 2019. L’encours de la dette privée à fin novembre 2020 s’élève à 233 milliards de dirhams en hausse de 6,9% en glissement annuel. Il sert à hauteur de 63,4% au financement des établissements de crédit. Les émetteurs ont globalement été impactés par la crise actuelle et on note une légère tendance à la hausse au niveau de l’endettement des émetteurs non-financiers, qui reste néanmoins globalement maîtrisé. 

Quant au risque opérationnel des entreprises de marché, à savoir la Bourse de Casablanca et le Dépositaire central des titres (MAROCLEAR), le nombre d’incidents et le taux de suspens des transactions boursières restent à des niveaux faibles et en baisse et ce, grâce à des dispositifs de maitrise des risques globalement efficaces.

 

L’industrie des OPCVM s’est montrée résiliente face à la crise actuelle

L’actif net des OPCVM à fin novembre 2020 s’élève à 500 milliards de dirhams en augmentation de 9% en glissement annuel avec des souscriptions nettes orientées essentiellement vers la catégorie « OMLT » à hauteur de 48,6% et vers la catégorie « Monétaire » à hauteur de 23,5%. Un deuxième exercice de stress test a été mené par les sociétés de gestion des OPCVM et a mis en lumière un risque de liquidité et un risque de crédit maîtrisés, ainsi qu’une capacité notable à honorer les demandes de rachat reçues, conséquences de stratégies d’investissement globalement prudentes et d’expositions conservatrices. 

Concernant l’activité des OPCI récemment lancée, son encoursest passé de 1,25 milliard de dirhams avec deux fonds créés à fin 2019 à 3,55 milliards avec 4 fonds créés à fin septembre 2020.
 

Le Comité a, par ailleurs, fait le point sur l’état d’avancement des actions inscrites dans la feuille de route sectorielle relative à la mise en œuvre des recommandations du GAFIMOAN en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) dans le secteur financier. Il s’est enquis des avancées réalisées en 2020 et a bien noté l’adoption par la plénière du GAFIMOAN en novembre écoulé du rapport de suivi du Maroc entérinant la révision à la hausse de la notation de plusieurs recommandations. Le Comité recommande l’accélération du parachèvement du cadre légal et réglementaire régissant la LBC/FT permettant d’adresser les remarques résiduelles du rapport d’évaluation mutuelle du Maroc.

Le Comité continuera de suivre de près l’évolution de la situation et a décidé, à cet effet, de maintenir les réunions régulières de ses représentants.

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