La banque centrale réfléchit à cette possibilité. "Oui, on y pense. Nous avons reçu des propositions que nous étudions", indique le Wali de la Banque centrale pour qui il est encore prématuré de se prononcer. "Il n y a encore aucune décision qui été prise à ce sujet car cela ne dépend pas uniquement de nous mais également des banques concernées". De plus, plusieurs points techniques sont encore à régler, précise le Wali de la Banque centrale.
Ces structures de défaisance, souvent publiques, ont le surnom très réducteur de "banques poubelles" ou "Bad bank". Leur objet est de racheter des créances en souffrances et d'autres actifs fortement dépréciés auprès des banques commerciales à des valeurs supérieures au prix de marché pour nettoyer leur bilans, les remettre à flot et leur permettre de continuer à financer correctement l'économie. Les opération de défaisance ont permis à nos voisins Sspagnols d'éviter des faillites bancaires lorsque le pays était frappé de plein fouet par la crise immobilière de 2011-2012. D'ailleurs, les professionnels estiment que ce modèle serait le plus scruté dans le cadre de cette étude de faisabilité.
Abdellatif Jouahri évoque également la problématique des dations en paiement dans le secteur bancaire. "Nous sommes en train d'encadrer cette pratique à travers une directive pour en fixer les modalités sachant que peu de pays ont pris une telle décision (ndlr : d'encadrer la pratique)". Jouahri évoque furtivement le type de modalités à fixer, comme la nature des biens à accepter en dations ou la durée de détention dans les bilans des banques qui, théoriquement, n'ont pas vocation à détenir des actifs aussi peu liquides dans leurs bilans. Ces dations permettent aux promoteurs immobiliers de rembourser leurs dettes bancaires "en nature" lorsqu'ils ont des problèmes de liquidité. La pratique s'est rapidement développée au Maroc parallèlement à la crise traversée par les promoteurs immobiliers.