Assurances : Le résultat technique devrait résister, le recouvrement et les placements sous pression

Assurances : Le résultat technique devrait résister, le recouvrement et les placements sous pression

Le secteur des assurances vient d'offrir une réduction de prime aux assurés automobiles pour une enveloppe de 500 MDH. Ce rabais n'aura pas d'impact sur les marges puisqu'il correspond à un réajustement exceptionnel justifié par la baisse de la sinistralité pendant le confinement. En d’autres termes, le secteur reverse l’amélioration exceptionnelle du ratio sinistres/primes aux clients.

Les professionnels du secteur s'accordent à dire que quasiment toutes les branches non-Vie devront se comporter de la même manière (baisse ou stagnation des primes et sinistres en forte baisse), ce qui se traduira par une résilience des résultats techniques.

La branche accident de travail devrait par exemple enregistrer une baisse des primes à cause des licenciements qui devraient augmenter suite à la crise. Mais en face, les sinistres s'inscrivent en forte baisse depuis le début du confinement, rompant avec la tendance enregistrée sur le premier trimestre.

Concernant les produits d'assurance Vie, certaines compagnies découragent même leurs clients à souscrire à des produits d'épargne, d’autres ont fait face à un pic de rachats fin mars, mettant en relief un risque de liquidité momentané mais sans conséquences réelles sur les compagnies sondées.

Impayés et placements : les points de vigilance

Si les résultats techniques vont résister, ce ne sera pas le cas pour les produits des placements. Le marché actions perd 25%, les entreprises cotées réduisent ou suppriment leurs dividendes et les taux sont bas...Difficile de faire de la performance dans cet environnement. C'est d'ailleurs pour ces raisons que l'ACAPS a jugé nécessaire d’assouplir, provisoirement, les règles de provisionnement relatives aux placements.

L'autre point de vigilance est relatif aux impayés. Car bien que les assureurs renouvellent la grande majorité des contrats entreprises à la fin de l'exercice précédent, les paiements se font par tranche et certaines entreprises seront très tentées de retarder cette dépense. Consultées, les compagnies confirment une montée en flèche des impayés pendant le mois d'avril. La tendance annuelle sera mesurée à l'aune des difficultés que vont rencontrer les PME.

Ce risque a même amené l’Autorité à alléger le provisionnement sur créances et primes impayées, cette année.  Ainsi, l'ACAPS a décidé que pour les primes ou cotisations impayées par les souscripteurs, émises entre le 1er octobre et le 31 décembre 2020, la provision est fixée à 50% pour les primes ou cotisations impayées 12 mois après la date de leur émission, et à 100% pour celles qui demeurent impayées 18 mois après la date de leur émission. Pour les autres primes ou cotisations impayées, le lissage des effets de la circulaire de 2019 sur les impayés initialement prévu pour les années 2020 et 2021 est décalé respectivement à 2021 et 2022. Ceci pour empêcher que des soucis de trésorerie chez les clients ne viennent fragiliser la solvabilité du secteur. 

 

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