Les rachats dans le secteur des assurances ont progressé de 66,7% en 2016 pour atteindre plus de 5,9 milliards de dirhams contre 3,6 milliards en 2015 et 3,3 milliards en 2014, lit-on aujourd'hui dans le rapport sur la stabilité financière émis par l'ACAPS (le régulateur des assurances), Bank Al-Maghrib et l'AMMC. Le secteur serait surexposé au marché des actions.
Les régulateurs du secteur financier marocain expliquent Cette hausse par la suppression de la Taxe de Solidarité en 2016. "Les détenteurs de contrats auraient vraisemblablement temporisé le rachat de leurs contrats jusqu’à la suppression de ladite taxe". La tendance baissière des taux d’intérêt serait également à l’origine de la hausse des rachats précitée. Ainsi, la part des rachats dans les provisions mathématiques est passée à 8,9% contre 5,8% en 2015 et en 2014.
Des marges de solvabilité qui ne reflètent pas la situation réelle
La marge de solvabilité augmente à 449% à fin 2016 contre 408% à fin 2015. Cette augmentation s’explique en partie par les plus-values latentes constatées suite à une performance du marché boursier. Le rapport indique que bien que le niveau de la marge de solvabilité dépasse largement le minimum exigé par le cadre prudentiel en vigueur, cette marge ne reflète pas la réalité du secteur en matière de couverture des risques encourus, dans la mesure où elle ne couvre que le risque de souscription. Le cadre prudentiel relatif à la Solvabilité Basée sur les Risques en cours de préparation, en application du dernier amendement du code des assurances, permettra de renforcer la résilience des entreprises d’assurances et de réassurance face aux différents risques auxquels elles sont exposées.
Surexposition aux actions
Selon le rapport, la part que représentent les actions dans les placements des entreprises d’assurances reste importante et atteint 43%, soit le même taux enregistré en 2015. L’exposition des entreprises d’assurances au risque de marché a été appréhendée à travers un stress test fondé sur un choc boursier, calibré sur la base d’une baisse de 10% à 25% des cours des actions cotées. Les résultats de ces stress tests montrent que les exigences prudentielles en matière de solvabilité restent respectées par les entreprises d’assurances.
L’exposition au risque immobilier a été également appréhendée à travers un stress test fondé sur un choc des placements immobiliers, calibré sur la base d’une baisse de 10% à 25%. Les résultats de ces stress tests montrent que les exigences prudentielles en matière de solvabilité restent également respectées par les entreprises d’assurances.
Par ailleurs, le montant global des plus-values latentes à fin 2016 s’établit à 29 milliards de dirhams, soit une évolution de 52,3% par rapport à l’année 2015. Cette évolution est le résultat d’une appréciation des actions détenues directement par le secteur d’un montant de 5,9 milliards de dirhams et des Organismes de Placements Collectifs d’un montant de 3,5 milliards de dirhams et ce, suite à la performance du marché boursier enregistrée en 2016. Rapporté au total des placements, le ratio (Plus-values latentes/total placements) a connu une hausse en passant de 13% en 2015 à 19% en 2016.
Une concentration à risque
Le secteur des assurances encourt un risque de contrepartie lié à son exposition à certains émetteurs en matière de placements. En effet, cette exposition par émetteur atteint dans certains cas environ 30% des fonds propres du secteur.