Bourse & Finances

Tous les articles

Refinancement des banques participatives : Le mécanisme expliqué

Refinancement des banques participatives : Le mécanisme expliqué

 

Les propos de Ahmed Rahhou, PDG de CIH Bank, sur le refinancement des banques participatives, et que nous avons rapportés sur Boursenews, ont provoqué beaucoup de réactions et d'interrogations de la part des internautes. Des professionnels du secteur participatif nous expliquent le mécanisme qui, comme le disait le patron de CIH Bank, est validé par le Conseil supérieur des Ouléma (CSO) et  est parfaitement conforme aux préceptes de la Sharia. Explications. 

Pourquoi se refinancer ? 
Les tensions sur les ressources des banques participatives, essentiellement constituées de fonds propres, ont commencé à se faire sentir dès le premier trimestre 2017. Ces dernières font face à une forte demande de financements ( un cumul de 2,2 Mds de dirhams jusqu'à présent), limitant ainsi leur capacité de transformation. A cette demande de la clientèle, s'ajoutent les investissements de départ relativement lourds. Certains établissements se sont dotés de sièges sociaux et doivent tous investir dans le réseau et les systèmes d'information. Tout cela se finance par des fonds propres par nature limités.  Mais à la différence des banques traditionnelles, les banques participatives ne disposent pas d'un circuit monétaire. Le leur est supposé être étanche et nécessite une première émission de Sukuk souverain pour donner une référence de "prix". Le retard pris par le gouvernement sur ce dossier a mis ces banques dos au mur. 

Une solution temporaire 
Pour contourner ce blocage, certaines banques ont travaillé depuis début 2017 sur un modèle permettant de ramener de nouvelles ressources à cet écosystème. Le modèle arrêté est finalement celui de la Wakala Bil Istithmar, qui permet d'injecter du cash dans les banques, en provenance de bailleurs de fonds, sans attendre l'arrivée des Sukuks.

 

Comment cela fonctionne-t-il ? 
Il s'agit d'une formule d’investissement, validée par le CSO, où une banque conventionnelle ou participative (qui dispose de cash) peut placer des fonds dans les projets d'une autre banque participative en contrepartie d'un rendement sur ce placement. Le rendement n'est pas garanti et la banque qui refinance prend un risque, conformément aux principes de la finance islamique. 

Selon les professionnels, ce modèle s'inspire d'économies où la finance islamique ou participative s'est développée. Il est généralement utilisé le temps qu'un circuit monétaire dédié soit correctement mis sur les rails. Il respecte parfaitement les préceptes de la Sharia. 

 

Par Boursenews

 

 

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux