Bruxelles, 26 nov 2019 (AFP) - La France et l'Allemagne ont soumis à leurs partenaires une contribution commune pour réformer le fonctionnement et les politiques de l'Union européenne et faire taire les inquiétudes suscitées par la mésentente entre leurs dirigeants.
Les deux pays préconisent de dresser un bilan de santé de l'Union européenne et d'identifier dans les politiques "ce qui doit être en priorité réformé ou amélioré, y compris par une révision des Traités", précise le document dont l'AFP a obtenu une copie mardi.
La réforme du processus de désignation du président de la Commission pour les prochaines élections européennes en 2024 est une des priorités identifiées.
Le document a été remis aux membres de l'UE à la veille de l'investiture de la nouvelle Commission présidée par la conservatrice allemande Ursula von der Leyen. Le vote du Parlement européen est programmé mercredi et selon les indications obtenues par l'AFP auprès des groupes politiques, le nouvel exécutif bruxellois devrait obtenir la confiance et prendre ses fonctions le 1er décembre.
Une première discussion autour de ces propositions est prévue au niveau des ambassadeurs des pays de l'UE mercredi, a-t-on appris de sources européennes.
En ce début de mandature, chacune des trois institutions --le Conseil (les Etats membres), la Commission et le Parlement-- travaille au programme d'actions pour les cinq prochaines années.
Paris et Berlin préconisent la constitution d'un groupe de représentants et d'experts des institutions dirigé par une "personnalité européenne de poids". Le nom de l'ancien premier ministre libéral belge Guy Verhofstadt a été cité à plusieurs reprises pour une telle mission mais sa nomination serait loin de faire l'unanimité, ont confié plusieurs responsables européens .
Leur document veut démontrer que la France et l'Allemagne sont encore capables de formuler des propositions commune alors que se multiplient les échos d'une difficulté à s'entendre entre Emmanuel Macron et Angela Merkel. Tous les diplomates et responsables de la Commission sortante interrogés par l'AFP sur ces difficultés ont confirmé la mésentente et ses conséquences pour le fonctionnement de l'UE.
Le rejet par Emmanuel Macron de l'Allemand Manfred Weber, candidat du Parti Populaire européen pour la présidence de la Commission européenne, le blocage par la France de l'ouverture des négociations d'adhésions avec la Macédoine du Nord et le jugement lapidaire du président français sur la "mort cérébrale" de l'Otan, considérée par l'Allemagne comme l'instrument de la défense de l'Europe, sont les derniers épisodes en date.
La proposition franco-allemande suppose une approbation par les dirigeants de l'UE lors de leurs sommet en décembre.
Si elle approuvée, le processus commencerait en janvier 2020 sous présidence croate. L'examen des politiques européennes se ferait après l'été, sous présidence allemande et se terminerait en 2022 sous présidence française. "Il doit produire des résultats tangibles et concrets, avec des recommandations", précise le document.