Poutine en visite à Ryad : pétrole et Iran au menu

Visite de Poutine à Ryad: pétrole et Iran au menu

Le président Russe Vladimir Poutine effectue lundi une visite en Arabie Saoudite où seront discutés le dossier pétrolier, mais également iranien, et les moyens de réduction de la tension dans la région.

L'Arabie saoudite, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et la Russie, bien que pas membre du cartel, coopèrent étroitement ces dernières années pour limiter l'offre de l'or noir et tenter d'en faire remonter le prix. Et comme la dernière prolongation des réductions de la production, décidée par 24 Etats producteurs de pétrole, expire fin mars 2020, la thématique s'impose comme "le principal sujet de discussions" entre Poutine, le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane, selon l'analyste politique russe Fiodor Loukianov.

D'autant que Moscou et Ryad, allié traditionnel des Etats-Unis, ont affiché ces dernières années un rapprochement spectaculaire, marqué notamment par une visite en Russie du roi Salmane en octobre 2017, la première dans l'histoire. "Nous allons absolument travailler avec l'Arabie saoudite et avec nos autres partenaires et amis dans le monde arabe (...) pour réduire à zéro toute tentative de déstabiliser le marché" pétrolier, a assuré M. Poutine, dans une interview à des chaînes de télévision arabes, diffusée dimanche à la veille de sa visite. Forte de ces relations et en même temps alliée à l'Iran, Moscou pourrait donc chercher avec la venue du président russe à "jouer le rôle de pacificateur" dans les tensions irano- saoudiennes, selon M. Loukianov.

Ce conflit ne cesse de s'aggraver, notamment depuis les attaques ayant visé des installations pétrolières saoudiennes en septembre. Celles-ci ont été revendiquées par les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par Téhéran, que combat une alliance militaire menée par l'Arabie. Mais Ryad et Washington ont mis en cause l'Iran, quand Téhéran niait toute implication et mettait en garde contre une "guerre totale" en cas d'attaque sur son territoire.

Ne prenant pas partie, la Russie a réagi en proposant des missiles à Ryad pour se défendre, tout en balayant les "conclusions hâtives" visant l'Iran. "Une puissance aussi grande que l'Iran ne peut pas ne pas avoir ses propres intérêts (...), et il faut les respecter", a insisté M. Poutine, dans l'interview aux chaînes arabophones. "En ce qui concerne la Russie, nous allons tout faire pour créer les conditions nécessaires pour une dynamique positive" visant à calmer les tensions, a-t-il souligné. 

 

Avec AFP

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