Google continue de battre les prévisions des marchés. Le géant américain a dégagé 28,2 milliards de dollars de bénéfice net au deuxième trimestre, grâce à une forte demande en services d’intelligence artificielle (IA), malgré un contexte tendu marqué par des poursuites pour abus de position dominante.
Sa maison mère, Alphabet, a vu son chiffre d’affaires grimper de 14 % sur un an, à plus de 96 milliards de dollars, dépassant les attentes des analystes (94 milliards). Cette croissance est alimentée par l’essor de l’IA, qui reste toutefois très gourmande en investissements.
Le PDG Sundar Pichai a annoncé une hausse des dépenses d’infrastructure, qui atteindront environ 85 milliards de dollars cette année. Cette annonce a refroidi les marchés : le titre Alphabet a reculé de 1,2 % dans les échanges après la clôture de Wall Street.
L’IA comme moteur de croissance
Google mise sur l’IA générative pour conserver son leadership, en particulier via Google Cloud, qui héberge des outils d’IA pour entreprises et développeurs. Cette division a plus que doublé son bénéfice opérationnel, atteignant 2,8 milliards de dollars. Sundar Pichai a affirmé que la majorité des licornes de l’IA générative utilisent Google Cloud, y compris OpenAI – pourtant partenaire stratégique de Microsoft – qui a choisi l’infrastructure de Google pour ses performances.
YouTube poursuit également sa croissance, avec 9,8 milliards de dollars de recettes publicitaires (+13 %), stimulée par de nouveaux formats vidéo. Selon l’analyste Yory Wurmser (Emarketer), Google parvient pour l’instant à préserver ses revenus publicitaires issus de la recherche, malgré la montée en puissance de ChatGPT et autres assistants concurrents.
Menaces juridiques persistantes
Mais l’horizon n’est pas totalement dégagé. Google reste sous la menace de sanctions judiciaires historiques aux États-Unis. En avril, le groupe a été jugé coupable d’abus de position dominante dans la publicité numérique. Il attend désormais une décision, cet été, sur les sanctions dans un autre dossier clé : sa domination sur le marché de la recherche en ligne.
Le ministère américain de la Justice réclame des mesures drastiques : la cession du navigateur Chrome, l’interdiction d’accords d’exclusivité avec les fabricants de smartphones, et l’obligation de partager les données utilisées pour son moteur de recherche. Si ces peines sont confirmées, elles pourraient rebattre les cartes du paysage numérique mondial.