Le Fonds Monétaire International a noté lundi des progrès dans la lutte contre le blanchiment d'argent en Estonie mais a suggéré de renforcer les contrôles dans ce pays touché récemment par un scandale portant sur plus de deux cents milliards d'euros venant de Russie.
"Nous croyons que l'amende maximum doit être augmentée" et qu'"il faut poursuivre des efforts pour accroître le nombre des institutions financières couverte par une inspection chaque année", a déclaré le chef de la délégation du FMI, Cheikh Anta Gueye, lors d'une conférence de presse donnée à l'issue de la visite annuelle de représentants du Fonds.
L'amende maximale pour le blanchiment d'argent s'élève actuellement en Estonie à 400.000 euros pour une institution financière et de 1.200 euros pour une personne physique. Cependant, ce délit peut être également puni d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à dix ans, tandis qu'une institution financière peut être contrainte en dernier ressort à cesser ses opérations.
L'Estonie, petit pays balte membre de la zone euro et de l'Otan, a été secouée ces deux dernières années par un scandale impliquant la branche locale de l'établissement danois Danske Bank. Celui-ci, soupçonné d'avoir contribué à blanchir entre 2007 et 2015 quelque 209 milliards d'euros, provenant essentiellement de Russie, fait l'objet d'enquêtes également au Danemark, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en France. L'ancien président de sa branche estonienne, Aivar Rehe, s'est suicidé en septembre dernier. Il n'était pas considéré comme suspect dans cette affaire. Dix autres employés de sa banque ont été arrêtés en 2018 et inculpés de blanchiment d'argent.
Avec AFP