Sahara marocain : Mezouar tance l’Algérie

Sahara marocain : Mezouar tance l’Algérie

mezouar

Salaheddine Mezouar est sorti de sa réserve dictée par son rang de chef de la diplomatie marocaine, pour mettre les points sur les «i» sur un conflit qui n’a que trop duré, alimenté essentiellement par notre voisin de l’Estqui manifeste une animosité inouïe pour le Royaume. «Le polisario est une pure création de l’Algérie» : voilà qui a le mérite d’être clair ! 

La diplomatie, notamment dans les propos, s’arrête aux raisons d’Etat, dont la question de notre intégrité territoriale figure en pôle position. C’est justement ce qu’a fait le chef de la diplomatie marocaine, qui a mis de côté le discours «politiquement correct» pour remettre les pendules à l’heure. 

«Le polisario est une pure création de l’Algérie». C’est en ces termes que Salaheddine Mezouar s’est exprimé, il y a quelques jours, dans une interview accordée au journal panaméen «La Prensa». 

«En réalité, le conflit du Sahara est un différend régional entre deux Etats voisins. L'Algérie, qui s'évertue à créer des problèmes, finance le front du polisario pour des raisons stratégiques, outre le soutien que les séparatistes recevaient du colonel Mouammar Kadhafi», informe Mezouar. 

Les propos de Mezouar sont facilement vérifiables et ne sont pas des allégations puisqu’il suffit de feuilleter les livres dédiés à cette question pour savoir que le polisario n’était à sa naissance qu’un cercle d’étudiants marocains, avec à leur tête Mohamed Abdelaziz, né à Marrakech, dont le père est un ancien sous-officier des Forces armées royales, manipulé d’abord par la Libye, ensuite par l’Algérie à coup de pétrodollars. L’acharnement et l’implication de notre voisin de l’Est dans ce conflit créé de toutes pièces ne sont plus à prouver : «L’Algérie n’a pas hésité à engager au Sahara marocain des unités de son armée régulière. A Amgala, en janvier et février 1976, plusieurs dizaines de militaires algériens, y compris des officiers, ont été capturés par les Forces armées royales. L’Algérie a créé, hébergé, équipé et armé la minorité qui conteste la marocanité du Sahara. Elle a provoqué et organisé l’exode forcé de la population du Sahara vers Tindouf et a maintenu en captivité sur son territoire pendant des années, des militaires marocains, alors même que le Maroc et l’Algérie n’ont jamais été officiellement en guerre. Le pouvoir algérien ne rate aucune occasion pour évoquer la question du Sahara et stigmatiser le Maroc dans toutes les réunions et toutes les instances. Elle présente chaque année à l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution sur la question. La question du Sahara marocain occupe dans les moyens de communication officiels algériens et dans la presse aux ordres une place exagérée, sans commune mesure avec le statut d’un pays prétendument “neutre”», note Ali Achour dans son ouvrage «Sahara marocain, 20 questions pour comprendre».

Il s’agit bien là d’un secret de Polichinelle. Mais la nouveauté est que le ton utilisé par Mezouar est annonciateur d’un changement de la position officielle concernant ce dossier. Désormais, le Maroc pointe l’Algérie du doigt. 

Le haut commis de l’Etat a d’ailleurs rappelé que le polisario ne se trouve pas sur le Sahara marocain, mais il est établi sur le territoire algérien, ajoutant que cette entité fantoche ne représente aucunement les populations du Sahara. Il a, dans ce sens, déclaré que 90% des dirigeants du polisario ont regagné le Royaume. Tout en mettant en garde contre la volonté de certaines parties de créer des entités fantômes pour diviser les pays, et tout en appelant à prendre conscience des troubles et soubresauts que connaît la région du Moyen-Orient en raison de ces entités, Mezouar a mis en exergue le rôle de la Monarchie dans la préservation de la stabilité, de la sécurité et de l'unité du Maroc.

40 ans après la Marche verte, il était impératif de changer de «ton»

Qu’il s’agisse des experts ou de simples citoyens, tous vous diront que cela fait du bien de voir le discours politique et diplomatique sur le dossier épineux du Sahara évoluer vers plus de franchise, d’agressivité et plus d’action. En effet, pour beaucoup, la posture de bon élève longuement adoptée par le Maroc ne lui a pas forcément rendu service. Au contraire, cela a été perçu plus comme un signe de faiblesse. La fermeté du ton marocain, notamment des discours royaux, a déstabilisé les ennemis de l’intégrité territoriale du Maroc. Pour preuve, la horde de journaleux qui se sont déchaînés sur le Royaume au lendemain du discours historique du 6 novembre 2015, marquant le 40ème anniversaire de la Marche verte.

Un discours qui a également rappelé à l’ordre les responsables des instances internationales : le Maroc n’ira pas plus loin et ne donnera pas plus que la régionalisation avancée !

Dans ce discours, SM le Roi n’y est pas allé par quatre chemins : «Pourquoi l'Algérie n'a rien fait pour améliorer les conditions de vie des habitants des camps de Tindouf estimés tout au plus à 40 mille individus, soit l'équivalent de la population d'un quartier de taille moyenne de la capitale Alger ?. 

Cela veut dire qu'en quarante ans, l’Algérie n'a pas pu ou n'a pas voulu doter ces populations de quelque 6.000 logements pour préserver leur dignité, soit une moyenne annuelle de 150 unités de logement. Pourquoi l'Algérie, qui a dépensé des milliards de dollars dans sa croisade militaire et diplomatique contre le Maroc, accepte-t-elle de laisser la population de Tindouf vivre cette situation dramatique et inhumaine ?». 

Une fois de plus, le Souverain balise le terrain aux politiciens et aux citoyens marocains pour qu’ils prennent à bras-le-corps cette cause nationale ! 

Imane Bouhrara

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