Mezouar n’a pas raté l’occasion du congrès extraordinaire du RNI pour tacler Benkirane.
Akhannouch, fraîchement élu à la tête du parti, a souligné que sa main est tendue à tous ceux animés par l’intérêt du pays. La constitution du gouvernement semble imminente.
Le très attendu Congrès national extraordinaire du Rassemblent national des indépendants (RNI), tenu le 29 octobre à Bouznika a abouti, sans surprise, à l’élection d’Aziz Akhannouch à la présidence du parti. Le vote intervenu le jour même l’a donné gagnant pour 1.707 voix contre 98 pour le candidat Rachid Sassy. Il devient ainsi le 4ème président du RNI après Osmane, El Mansouri et Mezouar.
L’un des faits marquants de ce congrès est la longue tribune de Salaheddine Mezouar à l’ouverture de ce meeting politique où il a critiqué le PJD. En effet, devant près de 3.000 congressistes, Mezouar a insisté sur le rôle du RNI au sein du gouvernement sortant pour relancer le pays qui était à l’arrêt suite à la sortie de l’Istiqlal du gouvernement Benkirane I, tout en soulignant la difficulté de travailler avec le PJD pendant ces trois années. Mezouar souligne que le RNI a payé le prix de la naïveté, mais sans regret, puisque l’engagement du parti dans la majorité émanait, selon ses propos, de la responsabilité envers la patrie, allusion faite à la difficulté pour le PJD de gérer la chose publique.
L’actuel chef de la diplomatie n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, lançant une énième salve à destination de Benkirane et son parti, dont il dénonce la dérive idéologique, tout en appelant à être vigilants quant à la menace qui plane sur les acquis du Maroc de ces dernières années.
Akhannouch promet de rendre ses lettres de noblesse à la politique
Aziz Akhannouch, ministre sortant de l’Agriculture et de la Pêche maritime, porté à la tête du Rassemblement national des indépendants, s’est pour sa part engagé à traiter les problématiques «sans se lancer dans les jeux dangereux de la décrédibilisation de l’autre. Car les citoyens ont des besoins légitimes et des problèmes qu’ils ne connaissent que trop bien, leur proposer des solutions est de notre devoir. Nous n’avons pas besoin d’exploiter la détresse ou les besoins des populations pour animer des débats et triompher de l’autre et nourrir notre égo. Pour quel résultat au final ? La stagnation, les tensions inutiles et les animosités gratuites et contreproductives ? Quel que soit le contexte, notre visage à nous sera tourné vers la population. Notre parti n’a pas d’adversaires. Nos ennemis sont la pauvreté, le chômage, la délinquance, la marginalisation, l’analphabétisme…».
Le nouveau président du RNI semble convaincu que si la population a cessé de placer ses espoirs en la politique, c’est aux politiques de relever ce défi de redonner espoir à travers des actions concrètes et non par le biais de promesses ponctuelles à l’heure des élections.
«Le cynisme et la résignation - qui ont envahi l’esprit d’une trop grande partie des forces vives de notre pays - ne sont pas des sentiments sains. Ce sont des postures contreproductives et déprimantes que nous devons œuvrer à chasser pour donner leur place à l’envie d’y croire et à la détermination. Après l’expérience du dernier scrutin législatif, nous allons opérer un tournant, nous allons travailler à reconquérir l'offensive politique», annonce-t-il.
Akhannouch n’a d’ailleurs pas perdu son temps, puisqu’au lendemain de son élection, il a été reçu par Abdelilah Benkirane dans le cadre des tractations en vue de former le prochain gouvernement.
Pour certains observateurs, le ton de cette rencontre augure d’une entrée du RNI dans le prochain gouvernement, dont la composition sera probablement annoncée d’ici la fin de la semaine, avant même l’ouverture de la COP22.
I. Bouhrara