Nouveau gouvernement : Pas de délai grâce

Nouveau gouvernement : Pas de délai grâce

 

Une équipe de 24 membres pour plus d’efficacité.

Les attentes et aspirations de la population sont nombreuses.

 

Par D.W

 

Le nouveau gouvernement dévoilé mercredi 9 octobre suscite toujours beaucoup de commentaires. Après plusieurs mois de tractations, marquées par le retrait du Parti du progrès et du socialisme de la majorité, Saad Eddine El Otmani, le chef du gouvernement, a réussi à constituer sa «Dream Team».

Une équipe très réduite, le gouvernement passant de 39 à 24 membres. Pour le politologue Mohamed Belmir, ce gouvernement est proche de la moyenne des Exécutifs existant dans le monde, avec cependant une «mainmise du PJD et du RNI nettement visible, puisqu’ils se sont adjugés les ministères-clés».

Toutefois, estime-t-il, «du sang neuf a été apporté dans certains départements stratégiques, à travers la nomination de personnes ayant auparavant fait leur preuve dans leur domaine d’activité, comme notamment au niveau du ministère du Tourisme, de la Santé ou de l’Habitat».

Si dans le cadre de ce dégraissage massif plusieurs ministres et secrétaires d’Etat ont en effet été laissés sur le carreau, de nouveaux venus ont fait leur entrée dans la coalition, tandis que d’autres ont vu leurs prérogatives renforcées en se voyant octroyer des ministères tentaculaires.

De même, ce remaniement a vu la disparition d’un certain nombre de ministères de la nouvelle architecture gouvernementale, comme notamment celui de la Communication, ou encore le Développement durable remplacé par l’Economie verte, laquelle est désormais rattachée au ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Économie numérique, géré par Moulay Hafid Elalamy.

Par ailleurs, dans son exercice de redistribution des portefeuilles ministériels, Saad Eddine El Otmani ne semble pas s’être embarrassé de la notion de parité, pourtant consacrée par la Constitution: on ne dénombre que 4 femmes, soit 16% du total de la nouvelle équipe.

 

Objectif : Efficacité

L’objectif de cette revue des effectifs : donner plus d’agilité et plus d’efficacité à l’action gouvernementale. D’ailleurs, le chef de gouvernement a vite fait de justifier ses choix et de s’en réjouir, laissant entendre, dans une déclaration à la presse après l'audience accordée par le Roi Mohammed VI aux «heureux élus», que ce gouvernement, dans sa nouvelle mouture, répond aux critères d'efficience et de compétences. Et ce, eu égard à sa structure, à l'organisation de ses départements et à la présence de femmes et de jeunes dans sa composition.

Un gouvernement moins pléthorique s’accompagnera-t-il pour autant d’une meilleure gouvernance de la chose publique ? Le temps nous le dira. Mais les observateurs de la scène politique marocaine sont quasiment unanimes à lui créditer d’un préjugé favorable.

«Les postes de secrétaires d’Etat ont été supprimés, mais par le passé, on s’interrogeait déjà quant à leur utilité, d’autant que certains étaient nommés juste pour pouvoir satisfaire les différents partis de la majorité», analyse-t-il.

Pour Belmir, dans cette nouvelle configuration, les directeurs de département auront un rôle éminemment important à jouer. «Ils ont certes une responsabilité administrative et non politique, mais je crois qu’ils peuvent être d’autant plus efficaces qu’ils maîtrisent parfaitement leur domaine», ajoute-t-il.

En tout cas, au regard des urgences économiques du Maroc, il n’y aura pas de délai de grâce pour la nouvelle équipe, même pour les «bleus». Et tous les efforts doivent converger vers un seul objectif : mettre en place ce nouveau modèle de développement susceptible de répondre aux aspirations légitimes de la population.

Mais Belmir se veut plus indulgent. Parce qu’il estime que «le nouveau modèle de développement a besoin de temps pour être sur les rails».

«Le mandat de l’actuel gouvernement est court, avec des élections législatives dès 2021. Je ne pense pas que cet Exécutif aura assez de temps pour mener à bien les réformes», conclut-il. ◆

 

 

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