Le ministère russe de la Défense a déclaré qu'une frappe de son aviation visant une réunion de dirigeants du groupe Etat islamique pourrait avoir provoqué la mort de son chef, Abou Bakr al Baghdadi, rapportent les agences de presse russes, vendredi.
Cette opération aérienne a été menée le 28 mai sur la ville de Rakka, dernier grand bastion urbain contrôlé par les djihadistes en Syrie.
Le ministère précise qu'il cherche la confirmation de la mort de Baghdadi, ajoute l'agence Tass.
«Selon les informations qui sont actuellement en cours de vérification via différents canaux, le chef de l'Etat islamique Abou Bakr al Baghdadi, qui a été éliminé par la frappe aérienne, était également présent lors de la réunion» indique le ministère.
La coalition sous commandement américain, engagée dans la lutte contre l'Etat islamique, a déclaré ne pas être en mesure de confirmer la mort de Baghdadi. «Nous ne pouvons pas confirmer», a déclaré le colonel John Dorrian, porte-parole de la coalition.
L'annonce de Moscou intervient alors que l'organisation jihadiste est en passe d'être chassée de Mossoul, son principal fief en Irak, et que l'étau se resserre autour de sa «capitale», la ville de Raqa en Syrie.
Abou Bakr al-Baghdadi a fait sa seule apparition publique connue en juillet 2014 à Mossoul en Irak. En turban et habit noirs, barbe grisonnante, il avait proclamé le «califat» sur les vastes territoires conquis par l'EI.
De son vrai nom Ibrahim Awad al-Badri, le discret chef de l'EI serait né en 1971 dans une famille pauvre de la région de Bagdad. Passionné de football, il a échoué à devenir avocat puis militaire avant d'étudier la théologie.
C'est lors de l'invasion américaine de l'Irak en 2003 qu'il créé un groupuscule jihadiste sans grand rayonnement avant d'être arrêté et emprisonné dans la gigantesque prison de Bucca.
Libéré faute de preuves, il rejoint un groupe de guérilla sunnite sous tutelle d'Al-Qaïda et en prend la têtequelques années plus tard. Profitant du chaos de la guerre civile, ses combattants s'installent en Syrie en 2013 avant une offensive fulgurante en Irak.
Le groupe, rebaptisé Etat islamique, supplante Al-Qaïda, et ses succès militaires initiaux et sa propagande soigneusement réalisée attirent des milliers de partisans du monde entier.
Déjà donné pour mort par les Américains, il n'a plus donné signe de vie depuis un enregistrement audio diffusé en novembre 2016, peu après le lancement de l'offensive de l'armée irakienne sur le bastion des jihadistes à Mossoul.
(Avec agences)