◆ Un groupe d’amitié maroco-mexicain vient de voir le jour au Mexique. Il entend favoriser une meilleure compréhension entre les deux peuples et renforcer les liens diplomatiques bilatéraux.
◆ L’ambassadeur du Maroc au Mexique, Abdelfattah Lebbar, nous parle davantage de cette initiative et nous détaille ses objectifs futur.
Propos recueillis par S. Kassir
Finances News Hebdo : Après un premier groupe d’amitié parlementaire créé quelques mois auparavant afin de promouvoir les liens bilatéraux et la collaboration dans différents domaines entre les deux pays, quelle est la valeur ajoutée de ce nouveau groupe d’amitié ?
Abdelfattah Lebbar : Le Maroc et le Mexique partagent beaucoup de liens historiques, culturels et économiques, mais force est de constater que les peuples qui forment ces deux grands pays n’en ont pas encore suffisamment conscience. Il suffit par exemple de voyager à San Miguel de Allende (une ville mexicaine se situant au centre du pays) et à Marrakech pour se rendre compte des similitudes existant entre ces deux villes en termes d’architecture, d’artisanat, de couleurs et d’ambiance.
Dans ce contexte, le groupe d’amitié parlementaire a tout son sens dans la perspective du renforcement de la relation politique. Le groupe d’amitié qui vient d’être créé est un complément naturel pour étendre cette volonté de rapprochement politique aux domaines de la culture, de l’éducation, de l’agriculture et des exportations industrielles.
F.N.H. : Comment est-il possible d’aller de l’avant en termes de coopération à travers la mise en place de nouveaux projets bilatéraux, alors que les séquelles de la crise actuelle sont en train de ravager le monde entier ?
A. L. : Le monde est certes en train d’affronter les conséquences dramatiques de la crise sanitaire et économique actuelle. Mais c’est justement ce contexte qui oblige les pays à revoir leurs stratégies en termes de relations internationales. Sur le plan économique, le Mexique et le Maroc se sont chacun développés comme des pays de sous-traitance avancée, dans un cas de l’industrie américaine, dans l’autre cas de l’industrie européenne.
Chacun de ces deux pays a également l’ambition, et surtout la responsabilité de trouver des solutions au problème de la pauvreté qui constitue un frein à l’harmonie sociale. Chacun de ces pays a une culture traditionnelle forte tant dans la sculpture, la peinture, la musique, le cinéma et l’artisanat. Dans ce contexte, le groupe d’amitié nouvellement créé a vocation à travailler pour être une force de propositions afin de soumettre des projets communs aux deux pays qui aillent dans le sens de la résolution des défis qui se présentent.
F.N.H. : A travers ce groupe d’amitié, comment est-il possible, pour vous, d’étendre les liens diplomatiques bilatéraux et de favoriser un rapprochement entre les deux pays, tous niveaux confondus ?
A. L. : Une relation bilatérale riche ne peut se contenter d’une volonté forte de rapprochement politique. Des liens économiques, culturels et commerciaux qui se développent, permettent sans nul doute d’enrichir cette volonté de rapprochement diplomatique. C’est justement dans cette perspective que réside la valeur ajoutée de ce groupe d’amitié qui, avec ses propositions et les projets qu’il soutiendra, sera en mesure de renforcer non seulement les liens diplomatiques de ces deux pays, mais également une meilleure compréhension entre ses peuples.