Washington, 26/06/2019 (MAP) - Le procureur spécial Robert Mueller témoignera devant le Congrès américain lors d'une séance publique, le 17 juillet, à propos de son enquête sur l’ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle de 2016 et sur l’entrave potentielle à la justice par le président Trump, une victoire pour les démocrates qui ont depuis longtemps demandé une telle audition.
Les commissions judiciaire et du renseignement de la Chambre des représentants ont annoncé mardi soir que «suite à une assignation à comparaître», Mueller a accepté de témoigner devant les deux commissions le 17 juillet.
«Nous sommes heureux que le peuple américain va entendre directement le procureur spécial Mueller. Notre sécurité nationale est menacée et le peuple américain mérite des réponses», a déclaré dans un communiqué la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui s'est opposée aux appels visant à destituer Trump.
Le témoignage attendu depuis longtemps intervient alors que près de 80 députés démocrates ont réclamé l'ouverture d'une procédure de destitution contre Trump, affirmant qu'il avait ignoré la Constitution qu'il avait jurée de défendre tout en refusant à plusieurs reprises de coopérer aux enquêtes du Congrès.
Les partisans de la destitution espèrent que le témoignage de Mueller puisse accroître l’appui du public à la perspective de destitution du président. À défaut, son témoignage est certain de fournir un récit retentissant et qui sera diffusé à la télévision que les démocrates recherchent depuis la publication du rapport expurgé de 448 pages publié le 18 avril.
Pourtant, certains démocrates tentent déjà de modérer leurs attentes, croit savoir le Washington Post, notant qu’en privé, ces derniers craignent que le témoignage très attendu de Mueller ne soit pas à la hauteur du battage médiatique autour de lui depuis des mois.
«Je ne veux pas émettre des attentes irréalistes», a déclaré Adam Schiff, président de la Commission du renseignement lors d'une interview après l'annonce.
«Nous voulons entendre ce qu’il a à dire et je pense qu’il est très important que le peuple américain l’entende aussi. Mais il y a beaucoup d'autres témoins que le peuple américain doit entendre en plus de Bob Mueller», a-t-il ajouté.
Lors d’une brève apparition publique fin mai la première depuis plus de deux ans d’enquête, M. Mueller s’est exprimé pour défendre les conclusions de son enquête, soulignant que «le rapport parle pour lui-même».
Dans une déclaration lue devant la presse, M. Mueller, qui a refusé de répondre aux questions des journalistes, a affirmé qu'il ne pouvait ni blanchir ni accuser Trump d'entrave à la justice, laissant la possibilité au Congrès de lancer cet appel et alimentant les exigences de destitution par certains démocrates.
Il a notamment déclaré que si son bureau «avait confiance que le président n'avait clairement pas commis un crime, nous l'aurions dit», et il a noté que la Constitution «exige un processus autre que le système de justice pénale pour accuser formellement le président en exercice d'actes répréhensibles».