Guerre au Yémen : le tournant ?

Guerre au Yémen : le tournant ?

 

L’ancien président Saleh (photo) rompt son alliance avec les rebelles Houthis pro-iraniens

 

L'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh, allié aux miliciens Houthis, s'est dit prêt à «tourner la page» de ses relations avec l'Arabie saoudite pour tenter de mettre un terme à l'intervention de la coalition militaire dirigée par Ryad.

«J'en appelle à nos frères des Etats voisins et à l'alliance pour stopper leur agression, lever le blocus, ouvrir les aéroports et autoriser l'accès de l'aide alimentaire, en protégeant les blessés, et nous tournerons une nouvelle page», a-t-il dit lors d'un discours télévisé.

«Nous pouvons traiter avec eux de manière positive et ce qui s'est passé au Yémen suffit», a-t-il poursuivi.

Son appel survient alors que ses partisans continuent d'affronter depuis quatre jours leurs alliés théoriques Houthis à Sanaa, la capitale.

Ces combats sont les plus violents depuis que les milices chiites Houthies et le Congrès général du peuple (CGP) de Saleh ont accepté de faire cause commune contre la coalition saoudienne qui s'est engagée dans la guerre civile yéménite en 2015.

Les forces de Ryad tentent de rétablir le pouvoir du gouvernement du président Abd-Rabbou Mansour Hadi qui a été reconnu par la communauté internationale.

Les affrontements entre les Houthis et les partisans de Saleh illustrent l'extrême complexité de la situation dans le pays où l'Arabie saoudite et l'Iran se livrent à une guerre indirecte dans leur rivalité d'influence au Moyen-Orient.

Saleh, qui a été contraint de démissionner en 2011 par des manifestations de masse après 33 ans passés au pouvoir, estime que le parlement yéménite dans lequel le CGP est majoritaire constitue la seule institution légitime et s'est dit prêt à des discussions avec la coalition.

Dans un communiqué relayé par la chaîne saoudienne Al Hadath, la coalition exprime «sa confiance dans la volonté des dirigeants et des fils du CGP de Saleh de revenir dans le giron arabe».

Après une réunion avec ses conseillers, le président Hadi a fait savoir qu'il était lui aussi d'accord pour collaborer avec son prédécesseur afin de combattre les Houthis.

«La réunion a exprimé le souhait de tourner une page avec toutes les parties politiques et de former une large coalition de gouvernement qui posera les fondations pour une nouvelle ère et unira chacun contre le putsch milicien», indique le communiqué.

Les houthis ont accusé Saleh de trahison et ont affirmé qu'ils allaient poursuivre leur combat contre la coalition saoudienne.

Des habitants de Sanaa ont fait état d'intenses affrontements samedi matin à Hadda, le quartier résidentiel situé dans le sud de la capitale où de nombreux proches de Saleh vivent.

Les combats se sont en partie apaisés au cours d'après-midi alors que les partisans de Saleh prenaient l'avantage.

Aucun bilan des victimes n'a été fourni dans l'immédiat mais Robert Mardini, directeur régional du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a estimé dans un message sur Twitter que des dizaines de personnes avaient été tuées et plusieurs centaines blessées.

L'émissaire de l'Onu au Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, et le CICR ont appelé les combattants à ne pas prendre les civils pour cible.

 

(Avec Reuters)

 

 

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