Le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, s’est exprimé sur la polémique de la Darija dans les manuels scolaires. Il a ainsi affirmé, dimanche, que le dialecte marocain ne peut être utilisé dans l’enseignement. «On ne peut pas admettre des expressions, des phrases ou des paragraphes en dialecte marocain dans les manuels», a déclaré El Othmani à la MAP au sujet du débat enclenché suite à l’introduction de termes en dialecte marocain dans les programmes d’enseignement, assurant qu’il s’agit «d’une décision irréversible», dont le gouvernement est conscient.
El Othmani souligne à ce titre que les langues officielles reconnues par la Constitution sont l’arabe et l’amazighe, et que l’article 29 de la loi-cadre, et qui est examinée au Parlement, insiste sur l’obligation de l’usage uniquement de la langue en question, sans aucune autre, et ce pour empêcher l’utilisation du dialecte.
«Il existe des termes sujet à débat figurant dans certains manuels», a relevé le chef du gouvernement, estimant que le débat sur cette question doit être mené par les spécialistes pour y trouver des solutions.
Cela signifie-t-il que les manuels scolaires incriminés devront être retirés ? El Othmani n’y voit pas d’inconvénients : «Nous n’avons aucun problème à renoncer à ces manuels et demander au ministère de tutelle à renoncer à ces manuels, si les éducateurs, les linguistes et les commissions concernées l'estiment et après consultation du Conseil Supérieur de l'Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique», a-t-il souligné.
El Othmani a, à cet égard, déploré le fait que nombre d’images diffusées à ce sujet et contenant des expressions ou des phrases en dialecte marocain ne concernent pas des manuels scolaires marocains et dont la majorité n’est même pas éditée au Maroc ou il s’agit de manuels anciens.
Le Maroc est en phase de mettre en place une réforme globale du système d'éducation et de formation, partant de la vision élaborée par le Conseil dans le cadre d’un plan ambitieux orienté vers l’avenir jusqu’en 2030, a fait observer le chef du gouvernement.
«Nous sommes engagés actuellement dans des chantiers fondamentaux tels la généralisation et l’amélioration de l’enseignement primaire et la licence professionnelle dans l’éducation», a-t-il ajouté, soulignant qu’il s’agit de chantiers profonds pour contribuer à l’amélioration de la qualité de l’enseignement.