La DGAPR réagit aux «fausses allégations» publiées avançant que les mesures de protection dans les prisons n'étaient pas suffisantes.
La Délégation générale de l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a réaffirmé, vendredi, avoir adopté une série de mesures préventives dès que les premiers cas d'infection au nouveau coronavirus (Covid-19) ont été annoncés au Maroc, en vue d'enrayer la propagation de la maladie au sein des établissements pénitentiaires.
La DGPAR réagissait, dans une mise au point, aux fausses allégations publiées dans certains médias papier et électroniques et sur des réseaux sociaux, avançant que "les mesures de protection dans les prisons n'étaient pas suffisantes" et que "les prisons constituent un problème majeur dans la gestion de la pandémie".
En réponse à ces allégations qui "tendent à induire en erreur l'opinion publique et à dénigrer l'action des institutions", la DGAPR tient à souligner, encore une fois, qu'une fois les premiers cas d'infection au coronavirus annoncés au Maroc, il a été procédé à l'adoption d'un ensemble de mesures préventives afin d'empêcher la propagation de ce virus au sein des établissements pénitentiaires.
Ces mesures ont porté essentiellement sur la dotation de ces établissements en équipements, matériels et fournitures sanitaires et de protection nécessaires, la mobilisation des responsables et fonctionnaires au niveaux central et régional et dans les établissements pénitentiaires afin de veiller à l'application stricte de ces mesures et la sensibilisation des prisonniers quant à la gravité du virus et de la nécessité de s'en prévenir, tout en renforçant le contrôle à cet égard, selon la même source.
Ces mesures ont été renforcées à l'annonce de l'état d'urgence sanitaire décrété sur l'ensemble du territoire national, poursuit la DGAPR, soulignant que les visites ont ainsi été interdites et les fonctionnaires au sein de ces établissements mis en quarantaine avec l'adoption d'un système de rotation pour le travail.
Des contraintes liées au mouvement judiciaire
Pour la mise en œuvre de l'ensemble de ces mesures, la DGAPR indique avoir été confrontée à plusieurs contraintes indépendantes de sa volonté, liées notamment au mouvement judiciaire d'une catégorie de prisonniers, en lien avec leur transfert devant les tribunaux, le placement de nouveaux détenus et les transferts aux hôpitaux pour consultations, examens ou hospitalisation.
A cet égard, la mise au point précise qu'au cours de la période allant du 16 mars au 21 avril, 20.420 cas de sortie aux tribunaux ont été enregistrés ainsi que 5.484 nouveaux arrivants dans les établissements pénitentiaires, en plus de 366 sorties à l'hôpital durant la période allant du 27 mars au 23 avril.
Etant donné que ces mouvements de et vers les établissements pénitentiaires peuvent constituer un facteur de risque de contagion, il a été procédé, dans une première étape, à la réduction du nombre des audiences puis, dans une seconde étape, aux audiences judiciaires à distance, en parfaite coordination avec les autorités judiciaires compétentes, selon la même source.
Et eu égard à l'arrivée quotidienne de nouveaux détenus, la Délégation relève, par ailleurs, avoir soumis l'ensemble des nouveaux pensionnaires à des examens médicaux ainsi qu’au test de dépistage du coronavirus pour les cas suspects et la quarantaine pour les autres.
De même, seul les pensionnaires se trouvant dans un état critique sont évacués vers l'hôpital, sachant que les autorités sanitaires s’étaient engagées à dépêcher des cadres médicaux dans les établissements pénitentiaires pour fournir les prestations médicales nécessaires afin d’éviter le transfert des pensionnaires vers les hôpitaux dans les cas ordinaires.
En dépit de ces contraintes, ajoute-t-on, la Délégation poursuit la mobilisation de ses potentialités humaines, matérielles et logistiques pour faire face à la propagation du coronavirus dans les établissements pénitentiaires, appuyée en cela par les ministères de l’Intérieur et de la Santé, à travers le soutien qu’ils fournissent à la DGAPR.
Concernant la mise en doute de ses publications, notamment ses communiqués d'information et ses mises au point, la DGAPR assure qu’elle assume, avec responsabilité et professionnalisme, ses obligations en matière de communication institutionnelle en vue d’informer l’opinion publique de la réalité à l'intérieur des établissements pénitentiaires dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Coronavirus.
"Nul exemple plus frappant de cet engagement que l’initiative prise par la Délégation pour annoncer le nombre des cas de contamination enregistrés immédiatement après leur découverte", a ajouté la DGAPR.
La Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion, tout en exprimant sa conscience des positions sceptiques et nihilistes de certains médias qui publient ce genre d’informations et interprétations toxiques, note qu’elle ne s’attendait pas à ce que ces médias aient recours à ce type de manœuvres, particulièrement en cette conjoncture difficile et sensible qui requiert une mobilisation générale pour lutter contre cette pandémie.
Avec MAP