Immédiatement après avoir rejeté le Traité de Brexit, les députés britanniques se prononcent mercredi sur la possibilité de sortir de l'Union européenne sans aucun accord, alors qu'il reste seize jours avant la date prévue du divorce. Ce scénario, synonyme d'un retour des formalités douanières, inquiète en revanche les milieux économiques. Ils n'ont cessé de lancer des avertissements ces derniers mois, entre effondrement de la livre et flambée des prix des importations. Quitter l'UE dans ces conditions provoquerait "un choc économique", a mis en garde la Première ministre conservatrice Theresa May.
Le vote résulte du rejet mardi soir par les parlementaires, par 391 voix contre 242, du Traité de retrait de l'UE, malgré d'ultimes modifications annoncées lundi par Theresa May à l'issue d'une rencontre à Strasbourg avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Conçu pour permettre une sortie en douceur du Royaume-Uni de l'Union européenne, négocié pendant de longs mois par Theresa May, le Traité avait déjà été massivement recalé une première fois le 15 janvier. "Avec cette décision, nous nous rapprochons de plus en plus d'un scénario sans accord", a réagi mardi soir le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, reprochant au Royaume-Uni de "jouer négligemment avec le bien-être des citoyennes et citoyens et de l'économie".
Mercredi, un groupe de députés devrait mettre sur la table un plan alternatif prévoyant de repousser le Brexit jusqu'au 22 mai, avec une série d'accords provisoires avec l'UE jusqu'en 2021. Mais l'Union européenne a déjà fait "tout ce qu'elle a pu", a souligné le négociateur de l'UE pour le Brexit Michel Barnier. "L'impasse peut uniquement être surmontée par le Royaume-Uni", a-t-il tweeté, ajoutant que les préparatifs de l'UE en cas de divorce sans accord "étaient maintenant plus importants que jamais". Si cette option du "no deal" est rejetée mercredi, le Parlement votera à nouveau jeudi, cette fois sur une proposition de report "limité" du Brexit. L'Union européenne serait "prête à considérer" cette solution si le Royaume-Uni devait en faire une demande "motivée", a déclaré une porte-parole de la Commission européenne.
Avec AFP