Vidéos générées par IA: la face obscure de la créativité

Vidéos générées par IA: la face obscure de la créativité

L'intelligence artificielle générative orchestre une révolution créative. Elle propulse le contenu vidéo vers de nouveaux horizons.

Ce deuxième article d'une série consacrée aux IA génératives explore les acteurs majeurs, les risques éthiques et les perspectives futures des vidéos générées par l'IA.

 

Par Khalid Aourmi

Au cœur de l'arène numérique, là où une émeute de pixels s'apprête à éclater, émerge l'intelligence artificielle générative (IA) comme une force motrice dans divers domaines créatifs. Avec l'avènement de ChatGPT en novembre 2022, cette technologie a captivé l'attention et ouvert des portes inexplorées tant pour les experts que pour le grand public. Cette révolution voit divers outils, tels que D-ID, Synthesia, Deepbrain AI, Pictory AI, et bien d'autres, émerger comme des acteurs majeurs dans le domaine des IA génératives de vidéos. Le premier se distingue par son offre d'un modèle novateur de conversion texte-vidéo.

En effet, l'utilisateur écrit un texte, choisit un avatar, et celuici anime le texte de manière captivante. Synthesia offre des vidéos de qualité supérieure, avec des avatars considérés comme réalistes. Il est utilisé par plusieurs organisations, notamment Reuters, Accenture, BBC et d'autres, dans leurs stratégies marketing et commerciales. Deepbrain AI, en tant que concurrent, partage la même approche text-to-video et se positionne comme le premier rival de D-ID en termes d'utilisateurs. Pictory AI, quant à lui, se démarque en tant que créateur de vidéo boosté à l'IA, allant au-delà du simple text-to-video.

Au-delà des pixels !

Mais cette révolution n'est pas sans risques. La montée des deepfakes, vidéos créées par l'IA pour tromper en faisant passer des contenus générés pour réels, soulève des préoccupations éthiques majeures. Les implications de ces vidéos, qui brouillent les lignes entre réalité et fiction, sont particulièrement inquiétantes pour la désinformation et la manipulation.

Tout récemment en Chine, un escroc a utilisé l’IA pour extorquer près de 560.000 euros à sa victime. Pour ce faire, il a créé un deepfake d’un ami de cette dernière, pour ensuite leur demander d’investir dans un appel d’offres. Une affaire qui fait grimper la crainte de l’IA dans l’Empire du Milieu. Un exemple de cette technologie en «action» est exposé dans le cas de Deep Tom Cruise, un compte TikTok qui a réussi à duper des millions de personnes en créant des vidéos extrêmement réalistes de l'acteur.

L'acteur Miles Fisher, qui a incarné Tom Cruise dans cette série d'étranges deepfakes, affirme que les aspects positifs de la technologie l'emportent sur les aspects négatifs à mesure qu'elle continue de se développer. «Ces vidéos, si utilisées de manière malveillante, pourraient favoriser la diffusion de fausses informations et avoir des répercussions significatives», a-t-il déclaré dans une interview avec le média américain NBC News.

Cette mutation technologique, qui offre une nouvelle dimension à la créativité, est soutenue par des chiffres impressionnants. Selon Gartner, d'ici 2030, un film à succès majeur pourrait voir 90% de son contenu généré par l'IA, devenant ainsi une réalité incontournable. Les chiffres ne font que renforcer l'impact de cette transformation. Selon les prévisions, le marché de l’IA générative devrait connaître une croissance significative, avec un TCAC prévu de plus de 24,4% de 2023 à 2030. Ce témoignage de la croissance rapide de cette technologie souligne son rôle central dans l'évolution de la création de contenu. 

 

Quand Squeezie devient Macron et vice-versa
Un créateur de deepfakes a suscité l'engouement ces derniers mois en échangeant le visage de Squeezie, un influenceur français, avec celui d'Emmanuel Macron dans des vidéos humoristiques. Grâce à l'outil DeepFaceLab et une carte graphique puissante, le protagoniste de ces vidéos générées par IA réalise des effets de remplacement de visage et de clonage vocal avec l'outil open source «RVC». Ces vidéos cumulent des millions de vues sur les réseaux sociaux. «Arrêtez de mettre Macron sur mon visage, je vous en supplie», rigole Squeezie dans un live où il a réagi et tenté brièvement d’expliquer ce drôle de phénomène.

 

 

 

 

 

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