Les séismes représentent l'une des catastrophes naturelles les plus redoutées, façonnant les paysages et les destinées humaines en quelques instants. Récemment, le Maroc a été tragiquement subi cette réalité, par un séisme d'une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter faisant plus de 2.900 morts. Paix à leur âme !
Cet événement tragique vient nous rappeler la puissance dévastatrice de la nature. Bien que les séismes aient toujours été une partie inévitable de l'existence sur terre, ils soulèvent une question urgente : peut-on s'y préparer mieux grâce à la technologie ? Charles Francis Richter, l'inventeur de l'échelle éponyme, a autrefois déclaré que seuls les «imbéciles, les menteurs et les charlatans» peuvent prévoir les tremblements de terre. Cette déclaration souligne la complexité inhérente à la prédiction exacte des mouvements tectoniques. Malgré les défis persistants de la prédiction précise des séismes, la technologie moderne a nettement accru notre efficacité à les repérer et à émettre des alertes rapidement.
Entre anecdotes et fait
Alors que des scientifiques comme Charles Francis Richter soulignent la complexité et l'incertitude de la prédiction des tremblements de terre, il semble que certains individus s'avancent malgré tout dans ce domaine risqué avec des revendications audacieuses. Sur les réseaux sociaux, par exemple, une vidéo de Leila Abdellatif, une célèbre voyante libanaise, évoquant un tremblement de terre au Maroc, a suscité une grande attention médiatique. Toutefois, il est crucial d'aborder ces déclarations avec un esprit critique. La question à soulever est : À quel point ses prédictions passées ont-elles été précises, et combien d'entre elles étaient soit erronées, soit trop ambiguës pour être confirmées ? En effet, les prédictions réussies sont souvent largement diffusées, tandis que les erreurs sont minimisées ou oubliées.
Au-delà des sismomètres
Si des figures comme Leila Abdellatif surfent sur les émotions du grand public avec des prédictions sensationnelles, la science, elle, s'appuie sur des instruments concrets pour décrypter et anticiper les colères de la Terre. Parmi ces instruments, les sismomètres se distinguent comme nos gardiens les plus fiables. Traditionnellement, ils étaient notre principale défense contre l'imprévisibilité des tremblements de terre. Ces instruments qui détectent et mesurent les mouvements de la terre, ont été inestimables. En revanche, ils ont leurs limites, notamment en termes de couverture et de réactivité.
Les innovations technologiques récentes ont permis d'aller au-delà. Par exemple, de nombreux smartphones modernes sont équipés d'accéléromètres sensibles qui peuvent détecter des ondes sismiques. En utilisant des données agrégées provenant de milliers, voire de millions, de ces appareils, des entreprises comme Google ont développé des systèmes d'alerte précoces. L'idée est simple : en exploitant la rapidité des signaux radio par rapport aux ondes sismiques, on peut envoyer des alertes précieuses avant l'arrivée des secousses. Cette différence de vitesse est exploitée pour donner des alertes préliminaires sur les séismes.
La course contre le temps
Chaque seconde compte lorsqu'il s'agit d'alerter les populations des séismes imminents. Un préavis, même bref, peut faire la différence entre la vie et la mort. Des systèmes comme ShakeAlert aux États-Unis, J-Alert du Japon, ou encore Sasmex en Mexique se sont avérés efficaces, en envoyant des alertes dans leurs zones respectives face à des tremblements de terre imminents.
Pendant que certains pays bénéficient de réseaux sismiques avancés, il est essentiel d'étendre ces capacités à d'autres régions du monde, en particulier celles qui sont vulnérables aux séismes. Les initiatives de Google, qui combinent les capacités des smartphones Android et les données des sismomètres traditionnels, ont permis d'élargir la couverture de l'alerte sismique à plus de 90 pays. Tout en progressant vers une meilleure détection et prévention des séismes grâce à la technologie, il est essentiel de distinguer entre les avancées scientifiques réelles et les prédictions non fondées des gredins.
Par Khalid Aourmi