Souveraineté numérique : «L’IA au Maroc n’est pas une mode, c’est un mouvement profond»

Souveraineté numérique : «L’IA au Maroc n’est pas une mode, c’est un mouvement profond»

Badr Boussabat, expert international en intelligence artificielle, revient sur les dynamiques actuelles de l’IA, entre ambitions africaines, souveraineté numérique et inclusion par la formation.

Finances News Hebdo : Les projets autour de l’IA se multiplient en Afrique. Sont-ils le signe d’une stratégie structurée vers plus d’indépendance technologique ?

Badr Boussabat : La souveraineté dans l'intelligence artificielle est fondamentale. Elle commence par la création d'un écosystème solide et des entreprises ambitieuses. C’est ce que l’on observe au Gitex cette année: une vraie impulsion se crée, autant au Maroc que dans d’autres pays d’Afrique.

 

F.N.H. : L’AI Act européen tente de structurer un cadre réglementaire autour de l’IA. Quel regard portez-vous sur cette volonté de régulation ?

B. B. : Il n’existe pas encore de cadre mondial unifié sur l’intelligence artificielle. L’AI Act européen reste une directive, pas une loi contraignante. Il propose des lignes directrices utiles, mais aujourd’hui, aucun pays n’est juridiquement lié par un texte international encadrant strictement l’IA.

 

F.N.H. : Quelle est aujourd’hui la place du Maroc dans l’usage et l’adoption de l’IA, notamment des outils génératifs ?

B. B. : L’utilisation de l’IA au Maroc est loin d’être marginale. Au contraire, on parle même du Maroc comme le deuxième pays au monde qui utilise le plus ChatGPT rapporté à sa population. Il y a une vraie curiosité, une envie de comprendre ces outils, et c’est une base solide pour une explosion de projets IA à venir.

 

F.N.H. : Certains craignent que l’IA aggrave les inégalités. À votre avis, peut-elle au contraire être un levier d’inclusion économique ?

B. B. : L’intelligence artificielle peut être un outil d’inclusion socioéconomique, à condition qu’on forme et qu’on accompagne. Aujourd’hui, en Afrique, on voit de plus en plus de formations accessibles et d’initiatives locales, y compris au Maroc, qui permettent aux jeunes de se former gratuitement à ces outils.

 

F.N.H. : Quelle technologie émergente vous semble aujourd’hui sous-estimée, mais porteuse d’un potentiel stratégique à moyen terme ?

B. B. : Le métavers. Il a été mis de côté, mais il va revenir fort, car il représente la convergence entre IA et blockchain. L’IA est en train de le rendre plus légitime, et avec la montée d’une économie immersive, le métavers sera un réceptacle naturel de cette dynamique. 

 

 

 

 

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