PC & Smartphones : un marché mondial en quête d’équilibre

PC & Smartphones : un marché mondial en quête d’équilibre

L’industrie tech mondiale se stabilise en 2025, mais le marché du smartphone surprend. Pendant que les PC reprennent timidement, la bataille du mobile s’intensifie avec des dynamiques contrastées.

 

Par K. A.

Après une chute prolongée, le marché mondial des PC relève doucement la tête. En 2024, les ventes ont atteint 262,7 millions d’unités, soit une progression de 6,6% par rapport à l’année précédente. Un sursaut bienvenu, mais loin de faire oublier les années difficiles. Si cette hausse s’explique en partie par le renouvellement du parc informatique, notamment en entreprise, elle ne marque pas pour autant un retour triomphal du PC dans les usages quotidiens.

Les modes de consommation ont changé, et la démocratisation des outils cloud et des solutions mobiles a affaibli la nécessité d’investir dans un ordinateur traditionnel. Selon Hakim Belmaachi, président du Directoire de Disway, «la baisse s’est contractée sur 2022, non pas parce qu’il y avait un manque de demande, mais parce que le circuit logistique était moins performant. Les shortfalls sur le chipset et des problèmes d’approvisionnement ont perturbé le marché».

Dans ce contexte, les positions restent figées : Lenovo domine toujours avec 23,5% de parts de marché, suivi de HP (20,2%) et Dell (14,9%). Apple, en revanche, progresse discrètement avec 8,7%, porté par l’adoption croissante des Mac sous puce Silicon. Si ces chiffres laissent entrevoir une stabilisation du marché, les défis restent nombreux. Ce phénomène s’explique par un déséquilibre entre les niveaux de stocks et la demande réelle.

«Nous sommes passés d’un stock très faible fin 2020 à un stock extrêmement haut fin 2022, affirme Hakim Belmaachi. Cela explique pourquoi le selling a baissé, alors que le sellout est resté stable». Autrement dit, les ventes aux consommateurs sont restées relativement stables, mais les distributeurs avaient déjà constitué leurs stocks, ce qui a réduit le volume de nouvelles commandes. En 2024, la reprise se précise peu à peu, grâce aux nouvelles avancées technologiques.

«On a commencé à le voir à partir du troisième trimestre: la demande pour les nouvelles technologies, notamment les chipsets qui supportent l’intelligence artificielle, a stimulé les ventes», fait savoir Belmaachi. L’IA embarquée dans les nouveaux PC redonne un élan à l’industrie, mais le défi reste immense. En effet, l’essor des alternatives comme les tablettes, les Chromebooks et les PC hybrides brouille les lignes. La montée en puissance du cloud computing pousse les consommateurs à revoir leur besoin en puissance brute, au profit d’appareils plus légers, plus connectés.

Le PC survivra-t-il à cette transition ? Probablement, mais sous une forme différente. Les constructeurs doivent innover, en intégrant davantage de flexibilité et de connectivité, pour séduire une clientèle qui privilégie aujourd’hui l’écosystème global à la simple performance matérielle.

Smartphones : l’ordre établi résiste… sauf au Maroc

Pendant que le marché du PC tente de se réinventer, le secteur mobile, lui, poursuit sa guerre des titans. Les tendances mondiales restent prévisibles : Apple écrase la concurrence avec 27,78% de parts de marché, Samsung s’accroche avec 23,58%, et Xiaomi (11,39%) joue toujours les trouble-fêtes. Mais ce panorama mondial ne reflète pas forcément la réalité locale. Le Maroc déjoue les attentes, et un acteur inattendu fait irruption : Google. Si Samsung conserve son trône avec 28,1% de parts, la surprise vient de Google, qui s’impose comme le deuxième acteur du marché marocain avec 20,96%.

Un score spectaculaire, qui contraste avec sa présence plus discrète sur la scène internationale. Cette montée en puissance pourrait s’expliquer par le succès grandissant des smartphones Pixel, qui séduisent par leur expérience Android pure et leur optimisation logicielle. Leur rapport qualité-prix, souvent plus avantageux que celui des iPhone, semble avoir conquis une part non négligeable des consommateurs marocains. Xiaomi, de son côté, confirme son ascension avec 15,77%, renforçant sa réputation d’alternative accessible et performante. Apple, en revanche, recule avec 14,35%, un score bien en dessous de sa domination mondiale.

Pourquoi Apple ne séduit-il pas autant au Maroc ?

Contrairement à d’autres marchés, où le prestige de la marque suffit à asseoir sa domination, le Maroc affiche une relation plus pragmatique avec les smartphones. Les prix élevés des iPhone restent un frein, et l’écosystème Apple, souvent perçu comme verrouillé, rebute une partie des utilisateurs qui préfèrent la flexibilité d’Android. Autre constat : Huawei, autrefois incontournable, peine à exister avec seulement 4,49% de parts.

Longtemps favorisée pour ses prix compétitifs et sa qualité de fabrication, la marque chinoise n’a jamais vraiment réussi à compenser la perte des services Google sur ses nouveaux appareils. Résultat : une érosion continue de sa part de marché, qui profite à des marques plus agiles. Avec un marché mondial des smartphones qui semble s’installer dans une routine bien huilée, le Maroc offre une alternative intrigante. L’émergence de Google, la percée de Xiaomi et le recul relatif d’Apple suggèrent une transformation des habitudes de consommation, où la valeur d’usage prime sur l’image de marque. 

 

 

 

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