Depuis la pandémie de Covid-19, YouTube, filiale de Google, a ciblé les contenus anti-vaccins et ceux promouvant des troubles alimentaires. Aujourd'hui, la plateforme vise les fausses informations liées au cancer, observant que ceux qui sont touchés, se tournent souvent vers Internet pour s'informer et se sentir intégrés dans une communauté.
En effet, le site de partage de vidéos se mobilise davantage contre les mythes médicaux, comme la croyance que l'ail guérit le cancer ou que la vitamine C remplace la radiothérapie. Toutefois, malgré ces promesses, des experts en désinformation restent sceptiques, pointant du doigt son opacité.
YouTube confirmait son intention d'aller plus loin en recherchant de fausses informations sur le cancer, soulignant que les personnes diagnostiquées avec ce cancer «surfent souvent sur Internet pour connaître les symptômes de la maladie et les voies de traitement, et pour se sentir (appartenir à) un groupe.»
Le site a prévenu qu'un internaute qui publie de fausses informations de santé, verra son clip supprimé, et après trois violations, son compte sera suspendu, une décision susceptible de recours, selon la plateforme.
Selon les experts, YouTube ne fait que se conformer au Digital Services Act, une régulation européenne récente exigeant des plateformes numériques de lutter contre la désinformation. Beaucoup doutent de l'efficacité de ces nouvelles règles, en notant par exemple la présence de publicités trompeuses.
D’ailleurs, le réseau international de fact-checking (IFCN) note la difficulté de surveiller la qualité de l'information sur YouTube, qui accueille 500 heures de nouveaux contenus par minute. De janvier à avril 2023, YouTube a supprimé 8,7 millions de vidéos, principalement détectées par l'intelligence artificielle.
Malgré les fonds reçus de Google pour la vérification des faits, l’IFCN, tout comme d'autres organisations, regrette le manque de clarté de YouTube sur ses méthodes. En guise de défense, YouTube évoque sa réticence à fournir des détails qui pourraient aider à contourner ses règles.
En parallèle, YouTube met en avant des contenus d'autorités sanitaires et ajoute des messages d'information sous les vidéos. En effet, les experts s'inquiètent du pouvoir donné à une entreprise privée pour déterminer ce qui est crédible dans des domaines complexes. Ils craignent que cela ne renforce davantage les théories du complot sur le long terme.