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Taux directeur: un statu quo logique

Taux directeur: un statu quo logique

Sans surprise, et alors que l’inflation continue de reculer, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir le taux directeur inchangé.

 

Par A. Hlimi

Nouveau statu quo donc pour la Banque centrale. Une décision somme toute logique et anticipée, eu égard aux indicateurs concernant l’inflation. Car si l’indice des prix à la consommation affiche bel et bien un recul important, les anticipations d’inflation des opérateurs montrent à leur tour un retour à l’ancrage, avec la quasi-stagnation des anticipations d’inflation à moyen terme au premier trimestre de 2024. Et ce, telles qu’elles ressortent de l’enquête trimestrielle de BAM auprès des experts du secteur financier, après deux trimestres successifs de baisse.

Sur le plan de la transmission de la politique monétaire, les taux débiteurs se sont stabilisés au dernier trimestre de 2023, l’augmentation totale depuis le début du resserrement monétaire se maintenant ainsi à 112 points de base (pb) contre 150 pb pour le taux directeur. La progression des taux a concerné davantage les entreprises que les particuliers et a été moins importante pour les TPME que pour les grandes entreprises.

Ailleurs dans le monde, les Banques centrales des principales économies avancées adoptent globalement une approche aussi prudente que Bank Al-Maghrib, maintenant inchangés leurs taux directeurs. Ainsi, à l’issue de sa réunion du 7 mars, la BCE a gardé inchangés ses taux d’intérêt pour la quatrième fois de suite. Elle a revu ses projections d’inflation à la baisse, en particulier pour 2024. Par ailleurs, lors de sa réunion des 30 et 31 janvier, la FED a également maintenu pour la quatrième fois de suite la fourchette cible du taux des fonds fédéraux inchangée à [5,25%-5,50%].

En parallèle, elle a indiqué qu’elle continuera à réduire les avoirs en titres du Trésor et en titres adossés à des créances hypothécaires. L’ensemble de ces éléments ont justifié la décision du Conseil, qui était également attendu sur ses prévisions de croissance. Et sur ce point, grande surprise : la croissance a été revue à la baisse à 2,1% pour 2024 contre une prévision de 3,2% en décembre.

Cette croissance timide est bien entendu attribuée à la campagne agricole dont le déroulement est marqué par des conditions climatiques globalement défavorables. Le cumul pluviométrique a atteint 170,5 mm au 10 mars, en baisse de 15,6% par rapport à la campagne précédente et de 12,3% en comparaison avec la moyenne des cinq dernières années. Ces conditions affectent, selon le wali, la superficie emblavée des céréales qui se serait située autour de 2,5 millions d’hectares contre près de 3,7 millions une année auparavant. Ainsi, selon les projections de Bank Al-Maghrib, la production céréalière avoisinerait 25 millions de quintaux contre 55,1 millions une année auparavant.

Dans ces conditions, la valeur ajoutée (VA) agricole devrait connaitre une contraction de 6,4%, après une hausse de 5,5% en 2023. En 2025, elle devrait rebondir de 12,8% sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne de 55 millions de quintaux. 

 

 

 

 

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