◆ Sypex est une start-up marocaine qui se donne pour mission d'équiper les professionnels du marché des capitaux au Maroc et en Afrique avec une solution informatique adaptée aux spécificités locales.
◆ Interview avec Hicham Benyahya, l’un des co-fondateurs de Sypex, qui nous parle de cette aventure entrepreneuriale.
Propos recueillis par A. Hlimi
Finances News Hebdo : Présentez-nous Sypex, son offre de produits et son historique sur le marché ?
Hicham Benyahya : Sypex est une fintech spécialiste des solutions pour l’industrie des marchés des capitaux et gestion des investissements. La start-up a été créée il y a 3 années, en octobre 2017, par 3 ingénieurs experts seniors. Nous avons commencé le développement du progiciel Sypex dans un bureau au Technopark durant une période «d’hibernation» frôlant les 18 mois, pendant laquelle nous avons décroché les premières références.
Ensuite, nous avons installé un nouveau siège, recruté 2 directeurs associés, gagner 7 belles références et entamer la phase de recrutement avec 3 ingénieurs. Notre offre est articulée autour de la suite progicielle Sypex destinée aux salles des marchés, Asset management, sociétés de gestion OPCVM et OPCI, intermédiaires, dépositaires, Asset services, fonds d’assurances et de pension, banque privée et gestion sous mandat.
F.N.H. : Vous opérez sur un marché où la concurrence internationale est forte. Quels sont vos facteurs de différenciation ?
H. B. : Effectivement, il existe pas mal d'opérateurs sur le marché, notamment des internationaux. Néanmoins, nos solutions se différencient par plusieurs facteurs, à savoir une couverture fonctionnelle très large sur le même système. Cela permettra de mutualiser plusieurs entités, filiales ou activités, bien sûr avec une séparation logique des habilitations.
Deuxième élément : l’adaptation aux spécificités et les réglementations locale et régionale. Troisième facteur, la technologie de dernière génération : full web, API, Cloud, interfaces intuitives, temps de réponse… Quatrième élément, une plateforme basée sur l’open source, ceci garantit une indépendance totale des infrastructures (système d’exploitation, base de données…), évolution technologique très rapide, optimisation des coûts d’investissement…
F.N.H. : Comment avez-vous géré la période de confinement, particulièrement dans la relation avec vos clients ?
H. B. : Dès l'annonce du gouvernement des mesures de confinement, nous avons mis immédiatement tous les salariés en télétravail. Certes, dans notre cas, nous étions prêts et nous avons l’habitude de travailler à distance et possédons les infrastructures matérielles et logicielles en termes de VPN et outils collaboratifs.
Par ailleurs, pendant cette période, nous avions des clients et même des prospects en phase de recette et de démonstration respectivement. Là aussi, la solution était immédiate, car Sypex est un système accessible via le web. En conséquence, nous avons procédé simplement à l’installation de leur environnement sur le Cloud Sypex; ensuite, nous les avons accompagnés via des outils collaboratifs.
F.N.H. : Parlez-nous de vos projets d'avenir. Avez-vous des ambitions à l'international ?
H. B. : Actuellement, et depuis juillet dernier, nous participons à un programme d'accompagnement des start-up en vue d’une levée de fonds, laquelle permettra d’accélérer notre développement au Maroc et à l'international.
F.N.H. : Enfin, vous avez bénéficié des fonds du programme Innov Invest. Parleznous de cet accompagnement ? Quels autres rôles peut jouer l'Etat pour aider les start-up, d'après votre expérience ?
H. B. : Effectivement, nous avons bénéficié d’un prêt d’honneur du fonds Innov Invest de la CCG, et ce dans le cadre d’un programme d’accompagnement par le «Réseau Entreprendre Casablanca»; et j’en profite pour remercier toutes les personnes ayant contribué à la réussite du projet.
Certes, cet accompagnement nous a beaucoup aidés sur les plans humain et financier. Pour autant, je pense que l’Etat peut jouer un rôle beaucoup plus global, notamment pour faciliter l’accès des start-up aux marchés publics et pourquoi pas aux marchés privés via des incitations fiscales par exemple. Bref, pour conclure, la survie d’une start-up réside dans l’accès aux projets en premier.