La société pâtit depuis quelques années d’un manque chronique de liquidités. En ce premier semestre 2017, la dette fournisseurs de l'industriel s'élève à 310 millions de DH. La dette bancaire, elle, a diminué de 50% à 85 MDH contre 170 MDH par rapport à la même date en 2016.
Le spécialiste de la maintenance d'unités industrielles ne s’en cache pas. «Nous avons une dette qui nous empêche d’avancer; nous avons donc décidé de freiner la croissance pour nous concentrer sur la restructuration, ce qui nous permettra de démarrer 2018 sur de bonnes bases», lance Nabil Ziatt, PDG de Stroc Industrie, lors d'un point de presse donné récemment. «Mais théoriquement, Stroc ne pourra pas mourir de faim» ajoute-t-il.
Un semestre sous le signe de l'assainissement
En revanche, côté promesses, tout prête à croire que la reprise d’activité sera au rendez-vous. Sur ce point précis, le PDG se veut rassurant. «Nous avons contracté un prêt de 100 MDH chez la BCP. Une partie de ce crédit permettra de régler les arriérés de la dette fournisseurs», souligne le PDG. En outre, le management fait savoir que sur les quatre chantiers démarrés en 2013, deux sont déjà achevés. Les deux autres seront incessamment bouclés.
L’industriel a fait également appel à un cabinet de conseil spécialiste en restructuration. Cette «cellule de crise» va permettre aux dirigeants de l’entreprise d’être suffisamment armés pour entamer des négociations avec des banquiers ou des capital-investisseurs. D’ailleurs, un consultant en restructuration, présent lors de ce point-presse, a indiqué qu’une fois l’étude finalisée (pour voir au final combien de free cash-flow peut dégager Stroc Industrie), la société démarchera des spécialistes du private equity et des banques du Moyen-Orient.
La trésorerie, mais pas uniquement
Les difficultés seraient aussi liées à la non-diversification du portefeuille client. L’activité de Stroc Industrie reste fortement tributaire des marchés de l’OCP. Sur les 450 millions de DH de commandes cette année, 200 MDH reviennent à l'entreprise publique. Dans ce sens, le management cherche aussi à rassurer : «l’OCP nous soutient énormément, il nous règle dans les meilleurs délais, voire en avance. Il nous assiste constamment pour tenter de trouver une issue».
Pour rappel, Stroc Industrie affiche à fin juin 2017 un chiffre d’affaires de 78 MDH contre 297 MDH à fin décembre 2016. Le résultat opérationnel est déficitaire de 31,49 MDH au premier semestre et le résultat courant est négatif de 36,71 MDH contre - 70,26 MDH fin 2016. ■
Y. Seddik