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Secteur financier: banques et assurances bravent la crise

Secteur financier: banques et assurances bravent la crise

Les assureurs dégagent une marge de solvabilité confortable par rapport au minimum réglementaire.

Les régimes de retraite, par contre, connaissent plusieurs difficultés accentuées par la crise.

 

Par Y. Seddik

La crise sanitaire a été un test grandeur nature pour le secteur financier marocain. Malgré sa persistance, le secteur a fait montre de résilience jusqu’à présent. C’est d’ailleurs l’une des conclusions du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), réuni en fin d’année, à Rabat. Selon le CCSRS, «les indicateurs de suivi continuent de montrer, jusqu’ici, une résilience du secteur financier marocain face aux répercussions de la crise Covid-19». Que ce soit en matière de rentabilité, de solvabilité ou de liquidité, les banques continuent d’afficher de solides fondamentaux.

L’exercice de macro stress test effectué par Bank Al-Maghrib sur la base des projections économiques de décembre 2021 fait ressortir à cette date une résilience des banques face aux scénarii de chocs simulant la dégradation des conditions sanitaires et économiques. À côté, le résultat net des banques a enregistré un rebond au premier semestre 2021, après la contraction observée en 2020, bénéficiant principalement d’une baisse relative du coût de risque et de l'effet de base induit par la contribution du secteur bancaire en 2020 au fonds Covid-19.

Au plan de la capitalisation, les coussins de fonds propres des banques se sont renforcés à fin juin 2021, avec des ratios moyens de solvabilité et de fonds propres de catégorie 1, atteignant sur base sociale, 16% et 11,9% respectivement. Sur base consolidée, ces ratios s’établissent à 13,8% et 10,9%. Le ratio de liquidité continue de se situer largement au-delà du minimum réglementaire de 100%.

Une marge de solvabilité confortable en attendant SBR

La crise n’a pas non plus eu raison du secteur des assurances, qui maintient sa solidité tout en retrouvant une bonne dynamique de croissance. Sur le plan technique, le chiffre d’affaires enregistre, à fin octobre 2021, une augmentation de 9,3% par rapport à la même période un an auparavant. Cette progression profite aussi bien à la branche vie (+13,5%) qu’à la branche non-vie (+6,1%). Pour sa part, la sinistralité augmente pour se situer à son niveau d’avantcrise. Sur le plan financier, les placements des entreprises d’assurances s’apprécient de 6% pour atteindre 206,9 milliards de DH à fin octobre.

Les plus-values latentes, quant à elles, s’améliorent de 45,6% pour s’établir à 36,9 milliards de DH à fin octobre, profitant de la bonne performance du marché boursier. Au niveau prudentiel, le secteur continue de dégager une marge de solvabilité confortable par rapport au minimum réglementaire. Cette marge, qui ne couvre à ce jour que le risque de souscription, serait amenée à baisser avec l’entrée en vigueur du cadre prudentiel de Solvabilité basée sur les risques (SBR). En ce qui concerne la rentabilité, le résultat net des entreprises d’assurances enregistre, à fin juin 2021, une hausse de 21,3% grâce à la bonne performance de l’activité financière.

Alerte chez les retraites

Les voyants sont au rouge chez les compagnies de retraite. Le Comité indique que «les principaux régimes connaissent une situation financière difficile marquée globalement par l’importance de leurs dettes implicites et par l’épuisement de leurs réserves à divers horizons».

La réforme systémique de la retraite, dont la phase 2 de l’étude relative à la conception technique de scénarios dans le cadre d’un système à deux pôles (public et privé), est à un stade avancé. Elle permettra d’instaurer une tarification équilibrée, mais également de résorber, dans des proportions importantes, les engagements passés non couverts, et partant de rétablir les équilibres financiers dans le futur. 

 

Bourse : La valorisation à des niveaux élevés
Le marché des capitaux est resté globalement stable au deuxième semestre 2021. La Bourse de Casablanca a maintenu une tendance haussière, et ce avec une volatilité moyenne limitée à 7,28% et un très faible taux de suspens des transactions. La valorisation globale de la Bourse ressort à un niveau relativement élevé, soit 23,1x. La liquidité du marché boursier enregistre, quant à elle, une légère amélioration à 9,80%, à fin novembre 2021, contre 8,83% en 2020, mais reste faible en comparaison avec les marchés de la catégorie Frontier. Les taux obligataires sur les marchés primaires et secondaires restent bas et peu volatiles au cours du deuxième semestre 2021 et gardent une tendance globalement baissière, en particulier pour les maturités à court terme. L’encours de la dette privée, à fin septembre 2021, s’élève à 246 milliards de dirhams, en hausse de 4,2% en glissement annuel.

 

 

 

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