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Secteur bancaire : l’environnement des risques s’améliore

Secteur bancaire :   l’environnement des risques s’améliore

Les résultats trimestriels publiées par 5 banques de la place laissent entrevoir deux tendances qui se dégagent pour le secteur : le coût du risque, notamment au Maroc, s’améliore et les revenus issus des commissions progressent.

 

A l’heure où nous mettions sous presse, 5 banques de la place ont d’ores et déjà publié leurs résultats trimestriels : Crédit du Maroc, Attijariwafa bank, CIH Bank, Banque Centrale Populaire et BMCE Bank of Africa se sont toutes pliées à la circulaire de la Banque centrale, entérinée en juin 2016, qui oblige les établissements de crédits de passer de 2 à 4 publications des états de synthèse par an (voir encadré). Tant mieux pour la transparence du marché.

Que nous disent alors ces résultats trimestriels ? Qu’au-delà de la profitabilité qui demeure variable selon les banques, au moins deux tendances semblent se dégager sur les trois premiers mois de l’exercice 2017.

La première concerne l’environnement des risques dans lequel évoluent les banques, en particulier pour les trois banques panafricaines : il est clairement en amélioration, notamment au niveau du marché domestique. 

Mise à part CIH Bank qui voit son coût du risque augmenter, les 4 autres banques affichent un coût du risque, sur base consolidée ou sur base sociale, en amélioration. C’est le cas des trois banques panafricaines. Ainsi, pour la BCP, le coût du risque s'améliore de 9% sur base consolidée. En social, c’est-à-dire si l’on considère uniquement les activités au Maroc, le coût du risque diminue fortement de 35%.

Même constat pour Atijariwafa bank. En consolidé, le coût du risque a reculé de 18,7% à fin mars 2017 par rapport à fin mars 2016. Il passe de 595 millions de dirhams à 483,9 millions de DH, propulsant le Résultat d’exploitation et le Résultat net part du groupe au-delà de 1,2 milliard de DH, en progression de 6,7% sur un an. Pour BMCE Bank of Africa, la baisse du coût du risque est tout aussi importante : le coût du risque s'améliore de 17% à 459 millions de DH, contre 555 millions de DH en mars 2016. Sur base sociale, il baisse de 24% à 307 millions de DH, contre 403 millions de DH en mars 2016. Pas suffisant néanmoins pour propulser le RNPG qui s’inscrit en repli de 12%, en raison principalement de la non récurrence de revenus exceptionnels liés aux valorisations de portefeuilles obligataires enregistrées l'année dernière.

Le crédit du Maroc, qui a ouvert le bal des publications trimestriels, affiche également une baisse sensible de son coût du risque. Il diminue de 33,8% à 95 millions de DH, propulsant le RNPG à plus de 100 millions de DH, en progression de 54,4%.

Ces chiffres vont dans le même sens que les données publiées par la Banque centrale sur l’activité des banques qui ont fait état d’un ralentissement des créances en souffrance à fin mars 2017 : créances en souffrance sur une année glissante ont progressé de 4,4% seulement, soit un rythme moins important que le crédit bancaire (4,5%). Par rapport au mois de février 2017, l’encours des créances en souffrance (61,99 milliards de DH) est en baisse de 0,4%. Le taux de créances en souffrance ressort ainsi à 7,7%, en très légère baisse de 0,1 point, ce qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps.

 

Les marges sur commissions au top

 

La hausse soutenue des revenus issus des commissions bancaires est le deuxième enseignement que l’on tire de ces résultats trimestriels. La marge d’intermédiation des banques, bien qu’en légère amélioration, est toujours sous pression. Mais les banques savent faire preuve d’agilité pour diversifier leurs revenus. Les commissions prennent alors le relais pour soutenir le chiffre d’affaires. En consolidé, la marge sur commissions s’apprécie de 7,8%, 7,6%, 13,3%, et 11% respectivement chez Attijariwafa bank, Crédit du Maroc, CIH Bank et Banque Centrale Populaire. Une tendance qui pourrait devenir la norme dans les prochaines années.

 

A.E

 

La Banque centrale montre l’exemple
En juin 2016 Bank Al-Maghrib diffusait une nouvelle circulaire relative aux conditions de publication des états de synthèse et des états financiers par les établissements de crédits. Celle-ci oblige désormais les banques, dont le total bilan dépasse 30 milliards de DH, soit les 8 plus grandes banques marocaines, à partir de cette année, de publier des états trimestriels arrêtés au 31 mars et au 30 septembre. Ces états doivent contenir le bilan de la banque et le compte de produits et charges sur un trimestre. L'établissement est obligé d'expliquer les écarts positifs ou négatifs avec la même période de l'année précédente mais peut ne pas faire certifier ses comptes puisque la circulaire stipule que l'établissement doit faire apparaître une mention expresse indiquant qu'il s'agit d'états vérifiés ou non par les commissaires aux comptes. Force est de constater que, et c’est le cas pour de nombreux sujets touchant à la réglementation à la transparence ou même à la gouvernance, Bank Al-Maghrib fait figure de pionnière en matière d’implémentation des meilleurs standards et montre le chemin aux autres régulateurs.

 

 

 

 

 

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