Estimées à près de 5 mois et 28 jours d’importations de biens et services, les réserves internationales ont enregistré une progression par rapport à juin 2014. Cette performance a, en partie, été possible grâce à l’allègement notable du déficit de la balance commerciale.
Bon nombre d’experts et de commentateurs accordent une importance de premier ordre à l’évolution des réserves de change, reflétant la dynamique du commerce international du pays. On note tout de même, depuis, l’année dernière, une amélioration substantielle de celles-ci. D’ailleurs, les derniers chiffres officiels font état d’une hausse des réserves internationales nettes en juin 2015. Celles-ci ont progressé en glissement mensuel de 0,7% (1,3 Md de DH), soit l’équivalent de 5 mois et 28 jours d’importations de biens et services, contre 5 mois et 3 jours à fin juin 2014. Même si cette évolution est à relier à l’encaissement de l’emprunt obligataire à l’international du Trésor d’un million d’euros en juin 2014, force est d’admettre que l’allègement du déficit de la balance commerciale a eu des effets positifs indéniables sur les réserves de change. A ce titre, il est utile de relever l’augmentation progressive du taux de couverture des importations par les exportations de biens. En effet, celui-ci s’est amélioré de 7,2 points pour s’établir à 57,8%. Cette performance est la résultante de la progression de la valeur des exportations (+6,3%), avec le dynamisme notable des phosphates et du secteur de l’automobile, conjugué à la baisse des importations (-7%), largement provoquée par la réduction de la facture énergétique (-28,7%). Au-delà de ces chiffres, l’important est de savoir si le renforcement du matelas des réserves de change est le fruit de facteurs structurels ou conjoncturels. La jonction de plusieurs paramètres laisse à penser que les bons résultats enregistrés sous l’angle des réserves de change découlent aussi bien d’une conjoncture favorable (baisse des prix des produits énergétiques) que d’éléments structurels, comme en témoigne la montée en puissance des branches inhérentes aux métiers mondiaux du Maroc au niveau des exportations. Toujours sous l’angle structurel, il est important de souligner que les recettes des IDE ne cessent d’augmenter au Maroc depuis plusieurs années, grâce aux efforts conséquents déployés pour l’amélioration des infrastructures et du climat des affaires. A juin 2015, celles-ci ont augmenté de 18,2% pour atteindre 20,7 Mds de DH. Les deux autres composantes ayant une influence sur les réserves de change ont, pour leur part, observé deux trajectoires différentes. En effet, la reprise européenne a eu des conséquences positives sur les transferts des MRE, qui se sont améliorés de 5,5% pour atteindre 35,2 milliards de dirhams en juillet 2015. En revanche, les recettes de voyages ont reculé (-3,1%) par rapport à fin juillet 2014. Au final, au regard de ce faisceau d’indicateurs et d’une conjoncture internationale favorable, tout porte à croire que les réserves de change continueront d’observer un trend haussier dans les mois qui suivent.
Momar Diao