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Réseau bancaire et digitalisation: 2020, point d’inflexion

Réseau bancaire et digitalisation: 2020, point d’inflexion

Le rythme d’évolution du réseau bancaire au Maroc entame une phase de décélération.

Explications de Said Jabrani, responsable de la ligne Retail Banking à la BMCI.

Par K. A.

Le réseau physique d'agences bancaires représente historiquement le premier point de contact de la banque avec ses clients. Dans le contexte technologique actuel, le modèle classique d'agence et son maillage sont repensés. Selon les derniers chiffres livrés par Bank Al-Maghrib (BAM), le tableau de bord du système bancaire fait ressortir une poursuite de la baisse du nombre de guichets bancaires, passant de 6.406 à fin décembre 2019 à 6.356 en 2020 et à 6.331 à fin juin 2021.

Ainsi, le nombre d’habitants par guichet s’est situé à 5.707 au titre des six premiers mois de 2021, contre 5.655 à fin 2020. Quant à la structure du système bancaire, BAM fait état de l’existence d’un total de 91 établissements de crédit et assimilés, dont 24 banques (5 banques participatives et 3 fenêtres participatives), 27 sociétés de financement, 6 banques offshore, 12 associations de microcrédit et 19 établissements de paiement

Said Jabrani, responsable de la ligne Retail Banking à la BMCI, nous dresse un panorama sur l’évolution de réseau bancaire au Maroc. «Depuis les dernières années au Maroc, le rythme d'ouverture d'agences en net connaît un ralentissement important. Il a même connu la première inflexion en 2020 où il a connu une baisse de 0,4%. Le pic a été atteint en 2019, comme en témoigne les chiffres. Quand on regarde de plus près, 50 agences ont fermé dans le réseau conventionnel, alors que 21 ont ouvert dans le réseau des banques participatives».

Notre expert observe un mouvement de baisse qui s'enclenche au Maroc, dans lequel la BMCI s’inscrit. «Après avoir doublé notre réseau d’agences entre 2010 et 2015, nous étions amenés à faire respirer notre réseau, et réaliser un travail d’optimisation dans les zones de chalandise qui n'étaient plus commercialement viables. A fin 2021, le réseau BMCI compte 308 agences. Quand on regarde le marché français, proche culturellement du Maroc, le réseau d'agences bancaires a baissé de 9% lors des dix dernières années, passant de 42.000 à 38.000. Donc, on peut comprendre que la baisse entamée au Maroc se fera dans la durée».

L'intérêt pour le digital est global

Commentant une étude, Jabrani nous indique que le canal m-banking représente les 3/4 des interactions digitales. Sur la population des jeunes, 73% estiment être très autonomes, voire 80% autonomes pour utiliser les applications mobiles Banking. Ce chiffre varie, selon lui, entre 70% et 75% pour les populations seniors. «Tous les âges et différentes catégories socioprofessionnelles sont très sensibles au digital, mais bien entendu avec un marquage beaucoup plus propre sur les populations les plus jeunes», fait observer Jabrani.

Le business model est en train de changer

Pour le responsable, la part du digital va augmenter, mais on aura toujours besoin de réseaux d'agences physiques. En France, mais aussi dans plusieurs marchés matures, un point d'équilibre est atteint entre le canal distant (téléphone, mobile banking et autres) et le canal physique; le besoin de garder ce mix-là est très important. Et d’étayer  : «si on regarde de plus près, on se rend compte aussi que tous les clients n'ont pas les mêmes besoins. En fonction de certains segments client, il y a des besoins plus spécifiques entre client particulier et client corporate».

C'est une spécialisation de certaines agences sur certains segments clients particuliers pour justement garantir à ces clients le service et le conseil qu’ils attendent, conclut notre expert.

Zoom sur les indicateurs de 2020

Pour ce qui est de la concentration des banques en fonction du statut de l’actionnariat, les données de Bank Al-Maghrib révèlent une prééminence des banques à capital privé majoritairement marocain. Celles-ci détiennent 54,1% des guichets, 63,7% des actifs, 64,4% des dépôts et 62,1% des crédits. D’autre part, l’analyse de la structure des dépôts permet de constater une prédominance des comptes à vue créditeurs qui représentent 66,3% suivis des dépôts à terme (14,2%) et des comptes d’épargne (16,6%). S’agissant de l’activité et de la rentabilité, Bank Al-Maghrib fait état d’un total bilan de 1.542 milliards de dirhams, en hausse de 3,8% par rapport à juin 2020, d’un cumul des dépôts clientèle de 1.033 Mds de DH (+6,1%) et d’un produit net bancaire (PNB) de 27,9 Mds de DH.

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