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Placements: la recette anti-crise de Khalid Cheddadi

Placements: la recette anti-crise de Khalid Cheddadi

Dans un contexte toujours marqué d’incertitudes, le patron de la CIMR préconise d’être à la fois défensif et opportuniste.

 

Par A. Hlimi

Intervenant à l’occasion de la conférence organisée par Boursenews sur les perspectives des marchés, Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR, a préconisé de privilégier des stratégies à la fois défensives et opportunistes en matière de placement. D’abord, de la prudence… «L'aversion au risque devrait se renforcer davantage au vu de l'environnement économique et géopolitique tumultueux. Le caractère défensif se trouverait au niveau de l'allocation stratégique d'actifs qui devrait respecter plus rigoureusement l'adéquation des actifs et des passifs, en privilégiant cependant le court terme, et où un poids significatif devra être octroyé aux actifs les moins volatils et de haute qualité de signature ou des infrastructures dont la commercialisation du produit fini est dérisquée, aux matières premières et aux activités exportatrices etc».

Bourse : Les placements anti-inflation Toujours dans le registre de la prudence, Il est nécessaire, selon Cheddadi, de se protéger tant qu'on peut contre l'érosion du capital due à l'inflation (qui restera élevée à court et moyen terme). Cette couverture, en l'absence d'instruments de couverture synthétiques, peut être recherchée au niveau des supports d'investissement suivants :

• Les entreprises aux fondamentaux solides qui ont de bonnes perspectives à long terme, opérant dans des secteurs défensifs et moins sensibles aux changements de l'économie ou à l'inflation [tels que les produits de consommation de base, le secteur pharmaceutique, l'infrastructure, les matières premières ainsi que les services financiers];

• Les entreprises ayant un pouvoir de fixation des prix (Pricing power), pouvant répercuter la hausse des coûts et de préserver leurs marges bénéficiaires [exemple : marques fortes]; • Les entreprises portant dans leur bilan de la dette LT à taux fixe;

• Les entreprises ayant une marge brute élevée offrant un grand coussin pour absorber l'inflation. …

Et de l’opportunisme L'aspect opportuniste, quant à lui, se trouverait dans l'exposition aux secteurs portant des thématiques en adéquation avec le cycle économique actuel, «sachant qu'aujourd'hui, la situation saine des entreprises et du marché du travail laisse présager un changement rapide d'orientation politique et une amélioration de sentiment des marchés, dès l'apparition de signes d'atténuation de l'inflation», prévoit-il. Et d’ajouter que «l'objectif de relocalisation et de proximité qui s'impose aujourd'hui à nos partenaires économiques, recèle un potentiel d'investissement dans l'industrie et dans la logistique, autour desquelles il serait judicieux de structurer des stratégies d'investissement à long terme qui peuvent contribuer à faire progresser la croissance économique durable».

Selon le PDG de la CIMR, l'impact différencié de l'inflation sur les entreprises donnera lieu à un mouvement de M&A dans lequel les gestionnaires de Private equity devront capter le potentiel de création de valeur. Les projets d'énergies vertes largement disponibles au Maroc, qui connaitront une demande croissante sur les années à venir, présentent un potentiel d'investissement important pour les industriels, les institutionnels et les banques.

«Je pense aussi que l'environnement inflationniste actuel augmentera la demande de solutions technologiques dans des domaines tels que le Cloud Computing, la cybersécurité et la transformation numérique, l'infrastructure de télécommunications et toute autre activité permettant la souveraineté numérique», ajoute-t-il. Enfin, les prêts à taux variable peuvent offrir aux investisseurs et aux banques un moyen attrayant de réaliser des revenus supplémentaires intéressants, en plus de l'avantage du Hedging contre l'inflation qu'ils offrent, dans le sens où dans un environnement de taux en hausse, les émetteurs paient des coupons plus élevés. Bien évidemment, ces revenus plus élevés signifient également des frais d'intérêts plus élevés pour les émetteurs, d'où la nécessité d'être très exigeant en termes de qualité de signature desdits émetteurs, préconise-t-il. 

 

 

 

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