L’OAA s’est beaucoup intéressée à la micro-assurance, à l’assurance Vie ainsi qu’à la réglementation. De par leur rôle, les réassureurs jouent un rôle fondamental dans l’organisation. Mohamed Larbi Nali, Directeur général de la SCR, et vice-président du Comité Exécutif de l’OAA, nous éclaire sur le rôle des réassureurs.
Finances News Hebdo : Aujourd’hui, l’OAA est à sa 43ème conférence; quel bilan d’étape relatif à son importance pouvez-vous dresser ?
Mohamed Larbi Nali : L’OAA est une association professionnelle qui regroupe l’essentiel des opérateurs dans le secteur des assurances et de la réassurance. Elle compte en son sein la majorité des compagnies qui sont sur le continent africain. Il y a d’autres partenaires qui ont été crédités en tant que membres permanents. Le Maroc est l’un des pays fondateurs de cette organisation. Nous pouvons nous en féliciter, puisque deux des plus grandes conférences ou assemblées générales sont des plus réussies (celle de 1997 et celle d’aujourd’hui). Un bilan d’étape oui, parce qu’il s’agit d’une association qui a apporté beaucoup de coopération dans le sens où elle a facilité l’accès au marché pour des opérateurs qui sont plus à caractère général. Elle a permis également de vulgariser un certain nombre de produits d’assurance, puisque son objectif initial est de soutenir les marchés et de permettre un accès facile à la population. Cette organisation s’est beaucoup intéressée à la micro-assurance, à l’assurance Vie ainsi qu’au cadre réglementaire. C’est une conférence qui permet annuellement de redécouvrir les marchés africains, mais également de les soutenir parce que chaque fois qu’il y a une conférence, les marchés se réorganisent. Ajoutons à cela l’existence des pools qui se caractérisent par la mobilisation des capacités financières des entreprises africaines d’assurances et qui se veulent un excellent amortisseur quand le marché international ne répond pas, soit pour des raisons politiques ou autres. Je peux citer le Centre africain des risques catastrophiques (créé avec la Banque mondiale et la CNUCED), géré par la SCR, et dont le principal dessein est de permettre aux Etats et aux populations d’être conscients de l’importance d’avoir des systèmes d’indemnisation en cas d’inondations, de tremblements de terre…
F.N.H. : Quel rôle jouent les réassureurs africains dans le cadre de l’organisation ?
L. L. N. : En fait, les réassureurs, de par la nature de leurs métiers à caractère international et régional, sont les acteurs pilotes de cette organisation. Ils font beaucoup d’affaires. L’implantation de grands groupes en Afrique font du Maroc un véritable hub financier sur le plan régional. Aussi, avec le projet Casa Finance City, le Maroc est sur le bon chemin pour devenir une plaque tournante du marché financier aussi bien marocain qu’africain.
F.N.H. : En cas de survenance d’un sinistre en Afrique, jusqu’à quel niveau les sinistrés peuvent-ils compter sur la réassurance dans le continent ?
L. L. N. : En matière de réassurance, il faut distinguer entre les branches de masse à caractère local et celles à caractère international. A titre d’exemple, pour les assurances Vie, automobile, accidents de travail…, même les assureurs ont largement les capacités financières de les couvrir et nous avons très peu besoin de la réassurance.
En deuxième lieu, il y a le réassureur africain. Je peux dire que le réassureur fait beaucoup d’efforts parce que nous avons des opérateurs de taille moyenne. Aujourd’hui, nous avons des réassureurs qui ont réalisé beaucoup de progrès, notamment la SCR, l’Africa Ré, la Cica Ré… Globalement, ces réassureurs peuvent répondre facilement à un sinistre qui va jusqu’à 400 millions de dollars ( c’est vrai, il ne s’agit pas d’une grande industrie). Ils peuvent répondre à 30 ou à 40% des gros risques, voire même à 100% des risques industriels moyens.