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Mourabaha Auto : un premier test réussi et prometteur

Mourabaha Auto : un premier test réussi et prometteur

 

- Quelques centaines d’acquéreurs durant l’Auto Expo ont opté pour ce nouveau mode de financement.

- Le salon était pour les opérateurs un moment propice de communication.

 

 

Les stands des banques participatives durant l’Auto Expo 2018 ont fait le plein de visiteurs et de curieux, venus s’enquérir des avantages que procure le nouveau mode de financement qu’est la Mourabaha Auto.

Même si les réalisations en matière commerciale ne sont pas encore à la hauteur de cet engouement, les opérateurs de l’activité ont globalement manifesté leur satisfecit vis-à-vis de ce premier test direct avec la clientèle. Comme tout nouveau produit, Mourabaha Auto a besoin de temps pour s’imposer.

«C’est la première participation des banques participatives dans un salon de l’automobile au Maroc. L’Auto Expo était pour nous non seulement une occasion pour réaliser des affaires, mais aussi de communiquer sur nos produits qui restent peu ou mal connus par les acquéreurs et aussi les concessionnaires. Globalement, c’est un bilan positif, nous avons enregistré quelques centaines de dossiers», souligne Youssef Baghdadi, DG de Bank Assafa. «L’engouement des clients pour nos produits s’est poursuivi au-delà de l’Auto Expo», ajoute-t-il.

Selon les données recueillies par les organismes de financement, les clients ayant acquis leurs véhicules via la Mourabaha sont issus de toutes les catégories socioprofessionnelles. De même, les voitures achetées portent sur tous les segments, du low-cost au premium.

 

Quelques complications

 

Au delà de cet engouement, les professionnels du secteur ont néanmoins relevé quelques complications d’ordre administratif, comparativement avec les types de financement classique.

«La démarche pour acquérir un véhicule via ces produits est plus lente et plus compliquée qu’un crédit conventionnel. Une fois que le client a opté pour un véhicule, la banque l’achète et lui revend. Au début, nous avons été confrontés à plusieurs difficultés comme l’immatriculation, puisque la mutation de la carte grise ne se faisait pas dans l’immédiat. Mais cette contrainte a été allégée», indique le patron de Bank Assafa.

Par ailleurs, pour promouvoir davantage ce mode de financement, il est nécessaire que les banques participatives multiplient les signatures de convention de partenariat avec les concessionnaires. A ce propos, notre interlocuteur signale «qu’une fois que les distributeurs signeront ce genre de convention, ils seront dans l’obligation de proposer aux clients la Mourabaha Auto parrallèlement aux formules classiques».

 

«Un bon début»

 

Les concessionnaires justement ne veulent pas passer à côté de cette clientèle. Le feedback du marché leur permettra de lancer une stratégie dédiée et des produits sur-mesure.

«Près de 10% de nos clients qui ont acheté à crédit, ont opté pour les produits participatifs. Il faut dire que c’est un bon début puisque ce type de contrat n’a été approuvé que la veille du salon», affirme Abdelouahab Ennaciri, Directeur général de Scama, importateur exclusif de la marque Ford au Maroc.

Chez les concessionnaires et les importateurs, on note donc un intérêt certain pour ces nouvelles solutions de financement susceptibles de développer leur activité, en s’adressant à une clientèle restée à l’écart du marché du financement.

«Lors d’Auto Expo, j’ai constaté que les stands des banques participatives ont été très fréquentés et cela présage que ces produits vont susciter plus d’intérêt chez les clients concernés», ajoute Ennaciri.

Pour les acquéreurs, l’arrivée des produits alternatifs est une opportunité pour acheter une voiture neuve avec un mode de financement adapté à leurs convictions.

«J’ai toujours rêvé d’acheter un véhicule «WW» mais je ne pouvais pas contracter un crédit et payer des intérêts. Une fois lancée, à l’occasion d’Auto Expo, la finance participative dédiée à l’automobile était pour moi une opportunité pour acquérir une citadine. Certes, les mensualités sont plus chères qu’un crédit conventionnel mais cela me conforte dans mes convictions», affirme Hassan Latifi, commerçant à Casablanca.

Par ailleurs, il faut noter qu’au cours d’Auto Expo, l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM) a organisé une enquête par sondage auprès des visiteurs portant sur 2.500 personnes. L’étude a révélé que 6% des personnes interrogées ambitionnent d’acheter leurs véhicules via les produits alternatifs. ■

 


En attendant Ijara

La finance participative dans la branche automobile sera enrichie par de nouvelles formules de financement, dont Ijara, qui attend l’aval du Conseil supérieur des ouléma (CSO) et aussi l’arrêt du cadre réglementaire et technique par Bank Al-Maghrib.

Concrètement, Ijara ressemble à la formule de la location avec option d’achat (LOA) ou du leasing. L’institution financière achète la voiture et la loue au client avec option de la racheter. La durée de location, le délai de paiement, le montant du loyer et la périodicité doivent être déterminés et connus dès la signature du contrat.

Durant la période de location, la banque garde la propriété du bien concerné, y compris les droits qui s’y rattachent. Le locataire, quant à lui, bénéficie du droit de jouissance uniquement.


 

C. Jaidani

 

 

 

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