Bank Al-Maghrib envisage d’intervenir sur le marché obligataire secondaire pour le fluidifier et y injecter des liquidités.
Par A. Hlimi
Alors que le marché obligataire connait un blocage persistant du fait des fortes exigences des investisseurs, empêchant par moment le Trésor de se financer, le wali de Bank Al-Maghrib a révélé lors du Conseil de politique monétaire de décembre que la Banque centrale envisage d'intervenir sur le marché secondaire pour le fluidifier et ainsi offrir des liquidités aux investisseurs. Une manière indirecte de détendre le marché primaire.
Remettre du cash sur la table
Ces interventions peuvent être assimilées à des financements indirects du Trésor, en donnant des liquidités aux investisseurs. «Mais ce sont les modalités exactes de ces interventions, leurs tailles et leur durée qui donneront une réelle visibilité sur les intentions de Bank Al-Maghrib», nous dit un gérant d’actifs en réagissant à chaud à l’annonce. Ces opérations sont totalement possibles en vue des statuts de Bank Al-Maghrib, a indiqué de son côté le wali, qui a précisé que le mécanisme d'intervention, le traitement comptable et les détails de ces opérations ont été verrouillés. Bank Al-Maghrib pourrait ainsi intervenir à tout moment si elle l'estime nécessaire.
Le wali ne donnera pas cela dit d'informations sur les maturités visées, l'impact souhaité sur la courbe des taux, etc. Quant à de possibles interventions sur le marché primaire, Jouahri s'est montré catégorique, écartant totalement cette option qui s'apparente à de la planche à billets pure et simple. Les annonces du wali arrivent à un moment où les conditions de financement du Trésor sont de plus en plus tendues sur le marché intérieur, alors que la nouvelle hausse du taux directeur de 50 pbs, décidée mardi 20 décembre, ne va pas arranger les choses.
Quoi qu'il en soit, cette annonce inédite, jamais faite par la Banque centrale, montre l'ampleur du blocage sur ce marché où la Banque centrale se trouve obligée de jouer aux pompiers. Avec, en toile de fond, un marché primaire qui ne reflète pas la réelle hausse des taux voulue par les investisseurs que le Trésor ne souhaite pas accepter pour ne pas voir les taux s'envoler.