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Marché des capitaux: les investisseurs disent oui au résultat des votes

Marché des capitaux: les investisseurs disent oui au résultat des votes

La Bourse a pris 2% au lendemain des élections, le marché pariant sur un rétablissement de la confiance et une relance économique moins saccadée. 

 

Par A. Hlimi

 

Séance festive  à la Bourse de Casablanca au lendemain des élections. Tout comme Wall Street a accueilli  Trump et la Borsa Italiana le retour de Draghi, la Bourse de Casablanca a salué l'arrivée au pouvoir de Aziz Akhannouch. En réalité, investisseurs  institutionnels, traders et gérants de fonds se sont plus félicités de la défaite du PJD avec qui le courant n'est jamais bien passé.  Immédiatement après les résultats des votes, nous avons pris le pouls auprès d'opérateurs de marché pour avoir une idée sur l'humeur du marché et avons constaté un fort enthousiasme chez les intervenants.  Il faut dire que le courant n'est jamais bien passé entre le PJD et le monde du business et particulièrement avec les marchés financiers qui ont souvent accusé l'Exécutif sortant de retarder les réformes, de mal les comprendre et d'appréhender à outrance l'innovation financière. La réforme de la loi sur le prêt de titres, fin prête et en attente de publication, symbolise cette coagulation. Il aura fallu attendre un Benchaâboun, RNIste somme toute, et extrêmement offensif, pour voir les choses commencer à bouger un peu plus vite.

«La Bourse devrait réagir beaucoup plus à la défaite du PJD qu'à la victoire du RNI», nous disait un gérant de fonds, qui se souvient de 2016 et de la hausse du marché actions avant les élections où les opérateurs pariaient sur une défaite du PJD avant de déchanter. Le marché lui donna raison avec une hausse de l'indice Masi qui a frôlé les 2% jeudi, lendemain des votes.  Pour cet autre gérant, la majorité gouvernementale qui se profile, bien que disposant de plusieurs possibilités, sera menée par le RNI beaucoup plus probusiness et avec qui le courant passe plus vite. 

Le fossé entre investisseurs et PJD s'est fortement creusé après le blocage institutionnel qui a suivi les élections de 2016 et qui a provoqué un retard dans l'adoption de la Loi des Finances suivante en mettant l'investissement public à l'arrêt. Ce blocage avait coûté des milliards de dirhams à l'économie marocaine pendant 6 mois mais le parti gagnant s'était enfermé dans des débats qualifiés de populistes et loin des aspirations des chefs d'entreprises.  Désormais, le marché fait le pari de la constitution d'un gouvernement beaucoup plus rapidement que d'ordinaire vu la structure des résultats des votes et une accélération de certaines réformes engagées sous la tutelle de ministères RNI. Une sorte de continuité accélérée. 

Préférence nationale et investissement

Sur le volet économique, la future coalition qui sera menée par le RNI aura une connotation conservatrice sur le plan économique avec un penchant protectionniste que les investisseurs  adoubent.  Le parti arrivé premier au pouvoir veut notamment promouvoir l'investissement local qu'il soit individuel ou hautement capitalistique. Le premier volet consiste en une sorte de label, appelé «Al Forssa», à travers lequel le futur gouvernement s'engage à financer des projets d'entrepreneuriat.

Sans doute que le programme Intilaka, lancé sur instructions royales, a inspiré les décideurs et a  ouvert la voie du possible pour des programmes parallèles. Le RNI promet également d'encourager la production nationale et soutenir la compétitivité du «Made in Morocco», ce qui laisse entendre une connotation  protectionniste dans la pratique du commerce international. L'objectif à terme est de remplacer 30% des importations par des produits fabriqués localement de manière à préserver l’emploi. Si le RNI arrive à ternir ses promesses, il sera possible de  produire localement l’équivalent de 34 milliards de dirhams d’importations, avec un potentiel de plus de 100.000 créations d’emplois. Amen !

 

 

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