Politique monétaire, inflation, taux et résultats des entreprises…, le mois de septembre sera intense.
Par A. Hlimi
L’été 2022 a été caractérisé par des hausses à tous les niveaux : Un rebond des actions, une accélération de l’inflation et des taux des bons du Trésor qui s’envolent. Et ces trois sujets devront continuer à préoccuper les investisseurs à la rentrée.
Bourse : Les semestriels très attendus
Le marché boursier a connu un été plutôt mitigé. Après des mois de mai, juin et juillet nettement baissiers, un rebond s’est mis en place en août. Et à y regarder de plus près, ce sont les deux premières semaines du mois qui ont été profitables. Depuis le 15 août, la volatilité a beaucoup baissé et le marché a sombré dans l’attentisme. Cette situation s’explique justement par l’attente des investisseurs qui veulent avoir plus d'informations sur la tendance des résultats trimestriels, prévus en septembre, avec de pencher pour un sens ou un autre. Si ce type d’hésitation se constate régulièrement en cette période de l’année, c’est particulièrement le cas en 2022 où le marché attend les résultats pour connaître le vrai impact de l’inflation sur les marges des entreprises. Le consensus table sur des résultats 2022 quasiment au même niveau qu’en 2019 avec une masse bénéficiaire autour de 30 Mds de dirhams et ces semestriels en donneront la tendance.
L’inflation : On scrute le pic
L’autre préoccupation des marchés, c’est l’inflation. Ou plutôt, le pic de l’inflation. On l’a vu sur les Bourses internationales, lorsqu’un semblant d’accalmie dans la hausse des prix s’est observé, les indices boursiers ont vite progressé. On peut imaginer que sur le plan local, les investisseurs guettent le même type de signaux, notamment sur les produits énergétiques dont le Maroc est importateur. «La flambée des prix des hydrocarbures combinée aux pressions inflationnistes sur l’ensemble des intrants et des biens d’équipement importés par le Maroc devraient impacter négativement le pouvoir d’achat des ménages, la consommation interne et la rentabilité des entreprises en 2022», commentait cet été le département Recherche de CFG Bank. L’inflation est un vrai pivot pour les marchés en 2022.
Retour des débats sur la politique monétaire
La rentrée sera aussi accompagnée par un retour des débats sur la politique monétaire. BAM va-t-il ou pas céder au courant qui réclame une hausse du taux directeur ? En réalité, la réponse est presque connue puisque Abdellatif Jouahri avait bien expliqué en juin que l'inflation liée aux produits non échangeables pesait plus dans la balance et pour ces produits- là, les prix ne connaissent toujours pas de hausse rapide, ce qui signifie que l’inflation reste à dominante importée. Mais qui sait ? En attendant, les taux des bons du Trésor connaissent une forte augmentation, ce qui se traduit par un renchérissement des financements de l’Etat et une hausse du coût du capital. Et de facto, selon CFG Bank, «une baisse des niveaux de valorisation sur le marché actions». De quoi fragiliser un rebond déjà boiteux sur les actions.