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Marché des capitaux: des taux condamnés à rester durablement bas

Marché des capitaux: des taux condamnés à rester durablement bas

Dans un contexte de croissance faible, d'absence d'inflation durable et de déficits qui s'accumulent, il sera difficile d'observer une hausse des taux.

 

Par A. Hlimi

 

Le wali de Bank Al-Maghrib,  Abdellatif Jouahri, a évoqué dans une allocution, lors de la cérémonie d'ouverture des Rendez-vous de Casablanca de l'assurance,  le contexte des taux historiquement bas face aux patrons de ce secteur,  qui constituent des investisseurs majeurs sur le marché financier. 

Le wali a tout d'abord relevé que l'assurance, en tant  qu'industrie, contribue de manière significative à la mobilisation de l'épargne. Les placements des entreprises d'assurances et de réassurance représentent, en effet, selon les statistiques disponibles, 180 Mds de dirhams, avec 40 Mds investis dans des titres de dettes, dont 23 Mds de DH sous forme de bons du Trésor.

«C'est dire le niveau élevé de participation du secteur au financement de l'économie», a indiqué le wali.  Cette industrie contribue également à la dynamisation de la Bourse et de l'industrie de la gestion d'actifs avec des investissements de 123 Mds de dirhams sous forme d'actions et de parts sociales. «Ces données montrent qu'il s'agit d'une composante centrale du secteur financier, contribuant à son développement et à sa stabilité», ajoute-t-il. La pandémie aura détruit 30% des plus-values latentes du secteur, a déclaré plus tôt dans la conférence  Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR). 

Des taux durablement bas

Pour le wali de la Banque centrale, le secteur se trouve aujourd'hui face à des changements de paradigme et à des mutations profondes. «L'un des défis importants auxquels fait face le secteur de l'assurance aujourd'hui est le niveau bas des taux d'intérêt. Une baisse des taux n'a pas que des conséquences positives sur l'économie, avec certes la possibilité de relancer la demande et l'investissement. Mais elle a également un impact néfaste sur l'épargne, et en particulier la petite. Ce débat est un débat général : regardez ce qui se passe en Europe avec la BCE et les taux négatifs. Cette tendance pourrait peser sur l'équilibre des fonds de retraite et sur la rentabilité des entreprises d'assurances et, partant, sur la stabilité financière.  Malheureusement, l'environnement des taux bas, et pour longtemps, est une nouvelle réalité que les acteurs du secteur sont appelés à prendre en compte dans leurs stratégies et leurs décisions. En effet, la stagnation séculaire de l'économie et le mouvement désinflationniste induit par des facteurs structurels comme la technologie et la démographie, maintiendront vraisemblablement la pression sur les taux dans les années à venir. Dans le contexte national, les taux bas, conjugués à l'étroitesse du marché boursier, constituent un véritable défi pour le développement de l'épargne et de certains segments de l'assurance. Des enjeux dont nous sommes bien conscients à la Banque centrale et qui font partie des critères d'élaboration de la politique monétaire», explique Jouahri.  Le wali a également évoqué  le défi du changement climatique pour le secteur, précisant que «le verdissement est une tendance qui prend de l'ampleur, avec une orientation progressive de ce sujet dans les normes et les standards de régulation et de supervision». Il appelle les acteurs du secteur à s'approprier cette tendance au lieu de la subir dans les années à venir. 

 

 

 

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