Attendue comme année de transition sur le plan réglementaire et législatif, 2021 a tout de même été une année de performance sur les marchés.
Par A. Hlimi
Le marché boursier, baromètre plus ou moins pertinent de l’économie et de la psychologie des acteurs, a connu une bonne année 2021. L’indice Masi progresse de 17% à deux semaines de 2022, et la volumétrie a bien accompagné cette hausse tout au long de l’année. Nul doute que les opérateurs auraient tout de suite signé pour cette performance en début d’année lorsqu’ils étaient face à des valorisations extrêmement élevées il y a 12 mois. Pourquoi la tendance s’est-elle poursuivie ?
Les résultats des entreprises globalement meilleurs que prévus et des taux toujours aussi bas sur le marché obligataire ont poussé les OPCVM à aller sur les actions pour trouver des solutions à la baisse des rendements de leurs clients.
Des taux toujours aussi bas
Sur le marché obligataire, c’est le même disque qui tourne depuis quelques années déjà. La situation confortable du Trésor d’une part, et l’abondance des liquidités chez les institutionnels d’autre part, provoquent une pression baissière sur les taux. Cette année encore, et malgré un déficit attendu autour de 6%, les marchés sont restés comme anesthésiés par les conditions accommodantes de Bank Al-Maghrib, qui continue de déployer un dispositif d’accompagnement des banques et de l’économie en s’appuyant sur un taux directeur sur un plus bas historique.
Même l’absence de sortie du Trésor à l’international, supposée réduire la pression sur les financements intérieurs, n’a pas fait sursauter les taux; tout juste observe-ton une consolidation depuis mi-novembre. Et des liquidités toujours aussi abondantes Sur le marché boursier, l’année se termine en beauté avec l’introduction en Bourse de TGCC. Au-delà de l’opération, c’est la forte mobilisation de l’épargne qu’elle a permis qu’il faut soulever. Il a fallu quelques jours pour drainer plus de 12 Mds de dirhams, essentiellement auprès d’investisseurs privés. Un message clair aux entreprises qui hésitent encore à franchir le pas. Mais également à l’Etat qui peut exploiter ces liquidités et les multiples de valorisation constatés actuellement à la Bourse de Casablanca pour réaliser son programme de privatisations.
Une année de transition réglementaire
Le second semestre a été marqué par des progrès accomplis dans le domaine législatif. Le dispositif qui encadre le prêt de titres a connu une refonte importante portée par la loi n°83-20. Les nouvelles dispositions élargissent le champ d’activité des opérations de prêt de titres en couvrant d’autres instruments et acteurs, notamment étrangers, et en introduisant le statut de gestionnaire de plateforme multilatérale de prêt de titres. En outre, la sécurité de ce type d’opérations a été renforcée avec des exigences plus fortes en matière de garanties par l’AMMC, et avec l’introduction d’un dispositif spécifique de sanctions disciplinaires et pénales.
Le statut des sociétés a, lui aussi, connu des évolutions apportées par la loi n°19-20, avec en particulier une représentation plus équilibrée des femmes et des hommes au sein des organes d’administration et de gouvernance des sociétés anonymes et l’instauration d’une nouvelle forme de société par action dénommée «société par action simplifiée». La nouvelle loi sur les OPCVM, également dans les cartons, devrait aboutir en 2021 et propulser cette industrie vers un nouveau palier de performance.