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Marché boursier : Les clignotants au vert, mais jusqu’à quand ?

Marché boursier : Les clignotants au vert, mais jusqu’à quand ?

Bourse 1Une conjonction de facteurs favorise actuellement le bon comportement de l’indice général.La Bourse a clôturé mardi dernier sur sa plus forte hausse depuis le 1er janvier, avec une performance annuelle supérieure à 2,6%, soit 3,5% plus haut que le creux atteint en janvier. Les analystes s’attendent à une hausse additionnelle de près de 2,5% (en moyenne ) d'ici mars. Mais qu’en sera-t-il au-delà du premier trimestre ?

Retournement de ten­dance à la Bourse de Casablanca. Le marché semble avoir rompu avec son cycle bais­sier depuis quelques jours pour s’inscrire dans une trajectoire haussière. En effet, à la clô­ture de la séance du mardi 16 février, le Masi gagnait 0,96% à 9.162,19 points, tan­dis que le Madex s’appréciait de 1% à 7.498,15 points. La Bourse clôture ainsi sur sa plus forte hausse depuis le 1er jan­vier, avec des performances annuelles du Masi et du Madex qui s’établissent respective­ment à 2,66% et 3,24%, loin du creux atteint en janvier.

Dans un contexte marqué par la publication progressive des résultats annuels 2015, plu­sieurs facteurs expliquent cette reprise du marché. D’abord, un consensus de marché (positif) semble se dégager par rapport aux attentes nourries à l’égard de certaines grosses capitalisa­tions. Ainsi, le secteur immobi­lier coté, vivement chahuté ces derniers mois, semble avoir de nouveau les faveurs des inves­tisseurs. Ce retour de confiance est d’ailleurs largement cor­roboré par le comportement des titres des deux grandes principales valeurs, à savoir Addoha et Alliances. Addoha a gagné 4,25% à 32,64 DH lors de la séance de mardi dernier, portant sa performance à plus de 37% depuis le début de l’année. Quant à la valeur Alliances, elle a fait beaucoup mieux, enregistrant une pro­gression de 9,99% à 64,28 DH, soit une performance annuelle de plus de 56%. Pourtant, cette dernière n’est pas encore sortie de l’auberge : elle est encore en pleine phase de restructura­tion. Un plan de restructuration qui, en tout cas, semble avoir convaincu les investisseurs. Comme nous le soulignions d’ailleurs dans notre précé­dente édition, Alliances devrait procéder à une augmentation de capital à hauteur d’un mil­liard de dirhams d’ici la fin de ce premier trimestre. En outre, grâce aux remboursements qui s'opèrent actuellement au pro­fit des créanciers, les charges financières devraient baisser à quelque 130 MDH à fin 2016 contre plus de 650 MDH en 2014. A cela s’ajoute une plus-value sur cession d'actifs de plus de 256 MDH qui devrait apparaître dans les comptes de 2016 (www.financenews.ma).

Maroc Telecom, la bonne surprise

Outre le retour en force des immobilières qui participent à tirer le marché vers le haut, Maroc Telecom semble avoir agréablement surpris le marché qui s’attendait à des réalisa­tions nettement moins bonnes que celles présentées par le management en début de semaine. En effet, malgré un résultat net part du groupe en régression de 4,3% à 5,6 mil­liards de dirhams, conséquence des pertes générées par les nouvelles filiales (voir page 16), l’opérateur historique de télé­communications fait beaucoup mieux que prévu. Et le marché boursier a logiquement bien réagi à cette bonne nouvelle : à la séance du 16 février, le titre a enregistré une progression de 2,14% à 119,50 DH, portant sa performance annuelle à un peu plus de 7%.

Sur un autre registre, les autres big caps du marché, notam­ment les cimentiers, jouissent d’un préjugé favorable et pro­fitent de l'absence de pluies au dernier trimestre pour lisser la croissance de leur chiffre d'affaires. Ainsi, à l'image de Ciments du Maroc, Holcim et Lafarge devraient avoir des revenus en hausse.

Aujourd’hui, l’une des grandes incertitudes sur le marché concerne deux secteurs stra­tégiques : les banques et les assurances.

Les premières sont confron­tées, depuis quelques exer­cices, à une montée du coût du risque qui plombe leurs performances. Les secondes, quant à elles, ont dû faire face aux conditions défavorables qui ont prévalu sur les marchés financiers l’année dernière. Tireront-elles leur épingle du jeu ? Nous le saurons bientôt. Leurs réalisations tireront-elles le marché vers le bas au point d’annihiler les gains enregistrés jusqu’à présent ?

Sur ce point, les analystes restent pour le moins opti­mistes. Ils s’attendent à une hausse additionnelle du marché boursier de près de 2,5% (en moyenne ) d'ici mars.

Et au-delà de mars ?

Que se passera-t-il au-delà de mars, quand le marché aura fini d’intégrer les résultats annuels des sociétés cotées ? Dans un contexte empreint d’incerti­tudes et marqué par une conjoncture économique pour le moins défavorable, difficile de faire des pronostics. Mais une chose est sûre, il ne faut pas s’at­tendre à une reprise durable du marché tant que les réformes structurelles promises ne seront pas concrétisées. Certes, l’on peut se réjouir de la mise en place de l’Autorité marocaine du marché des capitaux et du processus entamé d’ouverture du capital de la Bourse, mais ce n’est que le début d’un très long processus qui devrait aboutir, entre autres, à la mise en place de plusieurs nouveaux instruments comme les ETF, le marché alternatif ou encore la cotation des fonds. Et au rythme où se font les réformes au Maroc, il va falloir s’armer d’une bonne dose de patience. Surtout que nous sommes dans une année électorale (sic).

David William

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