Vers une progression de la masse bénéficiaire en 2019.
La détérioration de la liquidité bancaire représenterait un risque pour les actions.
Par Y. Seddik
La recherche de CDG Capital estime que compte tenu, entre autres, d’une stabilité de la croissance du PIB et d’une baisse des prix du pétrole, la croissance des bénéfices des entreprises cotées pourrait se redresser légèrement par rapport aux réalisations de l’année 2018, générant ainsi des rendements boursiers plus élevés.
En substance, ils tablent sur une «progression modérée» de 1,5% du chiffre d’affaires agrégé, un REX en hausse de 3,5% et une masse bénéficiaire en légère progression de 1,5%. Une croissance moins importante que celle du REX, qui reflète l’intégration de la contribution sociale de solidarité. Les analystes de CDG Capital rejoignent ainsi le peloton des stratégistes haussiers sur la masse bénéficiaire 2019.
Selon eux, les périodes de taux de BDT élevés sont généralement suivies de faibles ratios de valorisation, l’inverse étant vrai aussi. Ils rappellent qu’en 2013, le rendement moyen des BDT a atteint un taux de 4,63%, tandis que le P/E moyen du marché s’est établi à 15,7x, soit le niveau le plus bas depuis 2007.
«Nous prévoyons pour l’année 2019 une légère baisse des taux des BDT suite au bon comportement prévu des recettes fiscales, et d’une éventuelle sortie à l’international du Trésor», rappellent-ils.
La détérioration de la liquidité bancaire devrait par ailleurs représenter un risque pour le marché actions. «Nous pensons que le creusement du déficit de liquidité devrait se poursuivre en 2019 sous l’effet des mêmes facteurs restrictifs de l’année 2018», notent les analystes.
Sur la base d'une hausse de la circulation fiduciaire autour de 15 milliards de DH et d'un recul des réserves de change de 9,0 Mds de DH, le déficit de liquidité devrait s'accentuer de 24 milliards de DH pour passer à 94 milliards de DH au terme de l'année 2019.
Les recommandations
Dans cette configuration, il est nécessaire, selon CDGK Research, d’opter pour une stratégie de placement qui privilégie les valeurs de rendement à fort potentiel de croissance et affichant des profils cohérents avec les fondamentaux, ou d'une manière plus concise, celles qui présentent un refuge en ces temps d'incertitude. Ils ont ainsi listé leurs convictions 2019 pour 4 secteurs (télécoms, banques, ciments, sidérurgie).
Ils recommandent ainsi Maroc Telecom à la vente pour un cours cible de 138 DH. «Suite à la publication des résultats au T1 2019, nous révisons légèrement à la baisse nos estimations», écrivent-ils.
Dans l’univers bancaire, les analystes sont neutres sur BCP (cible : 269 DH), BMCE (cible: 195 DH), BMCI (cible : 714 DH). Ils sont à l’achat sur ATW et CDM avec des cours objectifs de 478 DH et 680 DH, respectivement. Ils sont aussi neutres sur les cimentiers. Pour Ciments du Maroc, le cours cible est à 1.528,50 DH et pour LafargeHolcim à 1.537 DH. Enfin, ils sont à l’achat sur Sonasid avec un target à 401,50 DH.
Une valorisation attractive pour les banques
«Nous continuons de penser que la performance du secteur bancaire dépend principalement d’un contexte macroéconomique difficile, des charges d’exploitation supportant la croissance du PNB et enfin un coût du risque en hausse limitée découlant d’une légère augmentation des créances en souffrance et l’implémentation de la norme IFRS 9», argumentent-ils. Pour eux, les banques marocaines cotées enregistreront une croissance sous-jacente du RNPG d’environ 1,2% au cours de l’exercice 2019, tenant compte de la contribution sociale de solidarité.
En termes de ratios de valorisation, ils sont plutôt légèrement optimistes à l’égard du secteur bancaire en raison de son prix actuel.
Et de conclure : «la valorisation actuelle laisse encore de la place à une légère appréciation de la majorité des titres. En effet, la capitalisation actuelle des banques qu’on couvre les valorise à 15,8x leur capacité bénéficiaire en 2019e et 1,6x leurs fonds propres, soit des niveaux inférieurs à leur niveau moyen historique de 18,0x et 2,0x respectivement». ◆