Alors que plusieurs intervenants s’attendaient à un été 2012 aussi baissier que l’été précédent où la Bourse de Casablanca avait enchaîné 11 semaines de baisse, force est de constater que le marché a résisté cette année. Certes,  le Masi a perdu 2% cet été, mais cela reste faible en comparaison aux 8% perdus lors du premier semestre, où encore aux 13% perdus depuis le plus haut de janvier, et ce à la date du 3 septembre.

Cette accalmie ambiante s’est accompagnée d’une baisse vertigineuse des volumes de transactions caractérisant généralement cette période de l’année. Qu’en sera-t-il alors  du mois de septembre ? L’accalmie se poursuivra-t-elle ou assisterons-nous  à plus de mouvements sur les actions ?

Le retour  de vacances des investisseurs, la rentrée politique, la préparation de la Loi de Finances, les déséquilibres macro-économiques persistants, la situation difficile de nos partenaires de la zone Euro où le chômage vient d’inscrire un nouveau record (11,3%), ou encore le renchérissement des matières premières agricoles ou fossiles, sont autant de sujets qui devront impacter le calme actuel de la Bourse. A cela viennent s’ajouter  les publications semestrielles qui ne passeront sans doute pas inaperçues. Sur ce dernier point en particulier, les investisseurs ne manqueront  pas d’opérer des ajustements sur les positions de leurs portefeuilles.

Pour l’heure,  plusieurs entreprises ont publié des Profit warning sur leurs résultats semestriels. Les sociétés industrielles tout d’abord, à l’image de Colorado, Sonasid et SNEP qui souffrent d’une rude concurrence aussi bien de la part d’acteurs locaux qu’internationaux. D’autres sociétés, dont une partie du chiffre d’affaires est réalisée en Afrique du Nord, voient également leurs résultats chuter suite aux provisionnements comptables de créances en souffrance.  La dernière en date est S2M qui vient de communiquer à ses tiers une alerte sur ses résultats semestriels en baisse de 9,7%.

Même le mastodonte Maroc Telecom a vu son activité baisser, avec notamment un recul du chiffre d’affaires de 1% et une baisse du résultat opérationnel de 15,4% également à cause du développement rapide de la concurrence au Maroc. Le secteur bancaire, quant à lui, et à l’image d’Attijariwafa bank  et CIH, tire son épingle du jeu et rassure sa clientèle d’actionnaires sur la solidité de son modèle. Une solidité qui passe par une consolidation accrue des fonds propres et une maîtrise drastique du risque de crédit.

Après les publications semestrielles du mois de septembre, viendra alors la période des allers-retours pour raisons commerciales des OPCVM ou pour l’optimisation fiscale pour les entreprises de droit commun et les particuliers.

La rentrée promet donc d’être mouvementée à la Bourse de Casablanca. Reste à en déterminer le sens.

Par A. H. Stagiaire