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La Marocaine Vie: Comment la compagnie affronte la crise sanitaire

La Marocaine Vie: Comment la compagnie affronte la crise sanitaire

Le Directeur général de La Marocaine Vie explique les impacts potentiels de la crise sanitaire et ses conséquences sur les métiers de l'assurance vie.

 

Par A. Elkadiri

Comme toutes les grandes structures, La Marocaine Vie a très vite déroulé son plan de continuité d'activité pour faire face aux contraintes organisationnelles liées à la crise sanitaire. «Nous avons mis en place une cellule de veille fin février. Elle a été alimentée par les nouvelles des autres entités du Groupe Société Générale à l'étranger et la concertation avec les autres entités du Groupe au Maroc», résume son Directeur général Philippe Vial à l'occasion d'un Webinar organisé par Boursenews et Effyis Partners. Dès la mi-mars, le management a déclenché son plan de continuité d'activité autour de 3 axes clés : sécurité et santé des collaborateurs, continuité de service pour les clients et préservation de l'activité et de la rentabilité de La Marocaine Vie.

Ainsi, la compagnie a commencé par mettre en sécurité les personnes à risque au sein de son effectif, instaurer des mesures sanitaires dans les locaux, renforcer sa communication et la sensibilisation des clients et salariés, en plus de l'instauration du télétravail. Sur ce point, Philippe Vial explique que la compagnie est partie d'une feuille blanche.

«Nous avons instauré le télétravail From Scratch avec 5 phases de réajustement organisationnel pour être rapidement au point».

 

Mesures dédiées à la clientèle

Sur le plan opérationnel, La Marocaine Vie a ajusté ses process en ce qui concerne l'accueil physique et a augmenté l'usage du digital quand c'était possible, notamment avec l'installation de boîtes mails pour recueillir les demandes d'information, de transactions, de remboursements santé…

Et en plus des mesures de place annoncées par le secteur des assurances comme l’intégration de la couverture covid-19 dans les contrats santé, la compagnie a proposé les reports des primes santé et prévoyance en cas de difficultés, notamment pour ses clients indépendants.

Sur le plan financier, La Marocaine Vie a réalisé 3 Stress tests dès la fin du mois de mars pour vérifier sa résilience aux différents types de chocs potentiels : rachats massifs, chute de la collecte, baisse du marché actions.

 

Vers une évolution des besoins clients après la crise
Philippe Vial ne croit pas en une rupture dans la manière de consommer des produits d'assurance après la crise mais plutôt à un renforcement des exigences en matière de protection et de santé et à un recentrage autour de la protection de la famille et des revenus. «Les clients seront plus regardants sur les conditions des contrats», explique-t-il. De façon corollaire, la tendance serait une augmentation du taux d’épargne, tout particulièrement dans une optique de préparation de la retraite ou d'absorption des coups durs. Les usages digitaux seront accrus, de façon probablement durable. L'assureur s'attend également à une sensibilité élevée autour de la valeur «perçue» des offres et un besoin renforcé de proximité et de conseil dans des démarches de type «care». Il insiste également sur la confiance que doivent gagner les compagnies en s'engageant davantage au niveau sociétal. «La Marocaine Vie est bien positionnée surces registres», nous dit-il.

 

 

Epargne : pas de rachats massifs mais risque sur la collecte future

Acteur historique de l'assurance vie, La Marocaine Vie n'a pas remarqué de sortie massive de liquidité des produits d'assurance Vie durant cette période.

«La bonne nouvelle est que nous n'avons pas remarqué de rachats massifs sur les produits d'épargne. En nombre, les rachats sont même inférieurs à ceux de l'année dernière», se félicite le DG de la compagnie, qui fait 30% de son activité en direct et le reste via la bancassurance.

Concernant les produits de retraite, la collecte est annoncée aux mêmes niveaux que l'année dernière. En revanche, les craintes entourent la suspension des programmes de versement et la baisse des souscriptions qui se fait déjà ressentir. «Même chose du côté des versements libres qui sont un peu en dessous de l'année dernière, mais sans inquiétude», relève Philippe Vial.

Il estime, qu’après une action commerciale d'envergure menée auprès de la clientèle privée en avril/ mai, les clients fortunés attendent d'y voir plus clair sur le programme de relance en juin et juillet et le décalage potentiel de la campagne d'amnistie fiscale. ◆

 

Offensive sur l'épargne en unités de compte
Présent sur le marché de l'épargne en unités de compte depuis 2007, La Marocaine Vie compte bien capter la croissance de ce marché qui a mis du temps à décoller au Maroc. Ces contrats demandent de l'expérience de la part du client et peuvent être avantageux dans un contexte comme celui que nous traversons où les taux sont bas et les marchés actions chahutés. «Nous avons bénéficié du savoir-faire de notre maison-mère, puis nous avons développé nos propres capacités en la matière», commente Vial. Les contrats en unités de compte sont passés de moins de 2% à plus de 5% des encours de la compagnie en 3 ans. En 2019, la compagnie avait une part de marché de 18% sur la collecte d'épargne patrimoniale. Elle cible 20 à 30% à terme et compte s'appuyer sur une offre des plus diversifiées du marché avec pas moins de 8 types de contrats différents.

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